J’avais prévu, pour gagner du temps, de prendre l’autoroute par Aix jusqu’à son terminus provisoire de Tallard, puis par la nationale, rejoindre Gap et enfin Saint Bonnet par le col Bayard. Mais nous étions en avance sur l’horaire, et il était à peine 11h00 lorsque nous arrivâmes à Saint Bonnet. Nous y fîmes donc une courte halte, puis nous nous rendîmes directement au point de départ de la petite randonnée que j’avais prévue pour l’après-midi. Il était environ midi quand nous stoppâmes nos véhicules aux abords d’une jolie retenue d’eau entourée de prés fleuris et de bois de mélèzes, le lac de Roaffan. Dehors régnait un soleil magnifique qui nous changeait un peu du printemps plutôt pourri que nous avions subi ces derniers temps. Seulement, au sortir des voitures, nous fûmes saisis par la température ambiante. Un fort vent, que les gens d’ici appellent la bise, soufflait son haleine glaciale sur la campagne. Il fallut remettre en vitesse les polaires que nous avions amenées à tout hasard. Trouver un endroit à l’abri du vent pour déjeuner ne fut pas une mince opération. Finalement un pré pentu fit l’affaire.
Après une légère sieste dont je profitai pour visiter les environs, je bougeai les troupes pour attaquer notre marche de l’après-midi. La randonnée débutait ici, pas besoin de reprendre les bagnoles. Nous longeâmes tout d’abord le lac puis la pente s’accentua bientôt pour devenir assez raide. J’en entendais certains râler derrière moi. Mais tout effort est souvent récompensé. Sitôt atteint les 1490 mètres d’altitude, le chemin s’orienta au sud et continua en balcon tout en suivant la courbe de niveau, puis commença tout doucement à redescendre. Fini les efforts, nous pouvions enfin apprécier la vue magnifique qui s’étendait de Gap et le col Bayard au sud jusqu’au lac du Sautet à Corps dans l’Isère, au nord.
En face de nous s’alignaient les crêtes Est du massif du Dévoluy surmontés par endroits de nuages blancs qui basculaient comme des vagues déferlantes par dessus les sommets. Le sentier se transforma bientôt en une piste qui aurait été carrossable si elle n’avait été défoncée par le piétinement des vaches lors des dernières intempéries. Heureusement pour nous, le vent avait séché la boue. Si nous étions venus quelques jours plus tôt, nous aurions pataugé dans la gadoue, la gadoue, la gadoue… hou la gadoue, la gadoue !
Pour finir, nous suivîmes la petite route goudronnée qui nous avions empruntée pour arriver en voiture.
Nous arrivâmes au gîte vers 18h00 en même temps que nos amis Christine et Francis Reyes et Robert Monthéard. Ce fût la mère de Fabien, que je ne connaissais pas, qui nous accueilli à la place de son fils, car ce dernier avait déjà attaqué sa saison dans le restaurant qu’il dirige au bord du plan d’eau du Champsaur, l’endroit où j’avais prévu de passer le dimanche afin de nous reposer de la dure randonnée du samedi. Fabien, que j’eus au téléphone, me demanda si cela ne posait pas de problème que nous allions manger nos repas du soir au dit restaurant, qui se trouve environ à dix minutes en voiture du gîte. Je lui répondis que non, ce qui n’empêcha pas quelques uns de râler. Je les traitai de parisiens en disant qu’il était plus facile pour nous aller là-bas, que lui, de venir ici avec toute la bouffe. En fait, nous n’y perdîmes pas au change, les seize autres personnes prévues ce week-end au gîte s’étant désistées à cause des risques météorologiques (quand je pense que je perds le sommeil s’il manque un seul inscrit), nous disposions de tout le gîte pour nous. Les filles avaient repéré au fond de la salle à manger qui se trouve un étage plus bas, une jolie chambrette prolongée par une alcôve. Elle s’y précipitèrent suivi par Paulo et moi. Le temps de mettre nos denrées au frigo, ce fût l’heure de l’apéro. Un débat enfiévré sur l’opportunité d’accepter ou non un salle prêtée par la commune de La Garde en lieu et place de celle de Tourris pour notre prochain «Boudin D’Or » anima ce début de soirée. L’alcool aidant, nous ne prîmes aucune décision. Nous nous rendîmes ensuite au restaurant du lac où nous fîmes un plantureux repas. De retour au gîte, nous nous couchâmes bien vite, le branle-bas étant prévu pour 07h00, les petits déjeuners devant être pris au gîte.
Samedi matin, tout le monde se leva de bonne humeur. Pendant le petit déjeuner, j’expliquai à Fabien l’itinéraire que j’avais prévu pour la journée, le grand lac des Estaris au départ de Prapic, avec retour par le lac des Pisses. Fabien me déconseilla cette randonnée pour deux raisons : d’abord parce que l’itinéraire par le plateau de Jujal n’est pas très joli, ce sont des pistes de skis encombrées de remonte-pentes, ensuite à cause de l’enneigement important cette année, qui risquait de nous bloquer en deuxième partie de rando, nous obligeant à faire demi-tour, ce qui aurait occasionner un rallongement difficilement réalisable en une journée. Les arguments de Fabien me convainquirent, je décidai de changer ma randonnée. Nous ferions un aller-retour direct de Prapic au lac des Pisses.
Ma décision fût inspirée, car arrivé au fameux lac, quelques personnes avaient craqué, et étaient restées dans la pente. J’avais prévu, je m’en rends compte un itinéraire un peu trop « gillesque ».
Le fond de la vallée d’Orcières était encombré de gros nuages gris de mauvais augure. Mais ceux-ci disparurent comme par enchantement dès que nous attaquâmes la marche. Il n’y a pas de superlatifs suffisamment importants pour décrire les paysages que nous allions découvrir. Même ceux qui connaissaient l’endroit ne l’avaient jamais vu comme cela. Il y avait de l’eau partout. Les torrents jaillissaient en multiples cascades et s’écoulaient de toutes parts en cataractes tumultueuses comme dans une sorte de grand entonnoir minéral. Les prairies étaient jonchées de fleurs : les gentianes de koch pointillaient de magnifiques taches bleu profond, le vert des prés, les pulsatiles soufrées ouvraient leur belles corolles jaune pâle. De grands épis d’asphodèles longeaient le chemin comme pour nous indiquer la route à suivre. La traversée des torrents en furie s’avéra assez épique. Un pont emporté avait été remplacé par quatre vulgaires troncs de mélèzes serrés l’un contre l’autre au dessus des eaux bouillonnantes, et rendus dangereusement glissants par les éclaboussures du torrent. Plus loin, il fallut se tremper les pieds pour rejoindre une passerelle plus que sommaire.
La pente commença alors à s’accentuer fortement. Ce côté du Champsaur n’étant pas exposé aux vents dominants, il faisait chaud. Paulo, comme à son habitude, caracolait en tête. Il sait que je n’aime pas ça, mais il ne peut pas s’en empêcher. Même si c’est son allure habituelle, je préfère que nous restions ensemble. Nous découvrîmes brutalement la neige à 2500 mètres pile. Le lac des Pisses se trouvant à 2515 mètres, nous étions presque arrivés. Il était temps, j’étais crevé. Malheureusement, nous laissâmes derrière nous quelques adhérents qui craquèrent pour certains d’autres qui restèrent pour les assister. Si bien que le repas de midi fut pris en deux endroits différents. Nous ne nous attardâmes pas, après manger, je préférais rejoindre nos amis du camp de bAse, car je me faisais un peu de souci. Mais je fus vite rassuré, tout allait bien, la descente s’effectua sans incident. A Prapic, nous prîmes un pot sUr la terrasse de la ferme auberge « la Jabiore » où Brigitte eut la surprise de rencontrer une de ses connaissances.
Nous rentrâmes relativement tôt au gîte. Après la douche et le traditionnel apéritif, nous repartîmes pour le restaurant du lac où fabien nous avait promis un authentique repas du Champsaur. Nous ne fûmes pas déçus. Il nous apporta tout d’abord une assiette remplie des spécialités, les fameux tourtons de pommes de terre, les ravioles, la tome de vache du pays … Franchement, ce plat aurait suffi, mais il fut suivi d’une cassolette d’oreilles d’ânes. Ce sont des feuilles d’épinards sauvages cuisinées comme des lasagnes.
Nous rentrâmes au gîte le ventre plein. Même les râleurs de trouvaient plus rien à dire. Malgré un ciel étoilé, les prévisions météorologiques du lendemain n’étaient pas terribles.
Samedi matin, tout le monde se leva de bonne humeur. Pendant le petit déjeuner, j’expliquai à Fabien l’itinéraire que j’avais prévu pour la journée, le grand lac des Estaris au départ de Prapic, avec retour par le lac des Pisses. Fabien me déconseilla cette randonnée pour deux raisons : d’abord parce que l’itinéraire par le plateau de Jujal n’est pas très joli, ce sont des pistes de skis encombrées de remonte-pentes, ensuite à cause de l’enneigement important cette année, qui risquait de nous bloquer en deuxième partie de rando, nous obligeant à faire demi-tour, ce qui aurait occasionner un rallongement difficilement réalisable en une journée. Les arguments de Fabien me convainquirent, je décidai de changer ma randonnée. Nous ferions un aller-retour direct de Prapic au lac des Pisses.
Ma décision fût inspirée, car arrivé au fameux lac, quelques personnes avaient craqué, et étaient restées dans la pente. J’avais prévu, je m’en rends compte un itinéraire un peu trop « gillesque ».
Le fond de la vallée d’Orcières était encombré de gros nuages gris de mauvais augure. Mais ceux-ci disparurent comme par enchantement dès que nous attaquâmes la marche. Il n’y a pas de superlatifs suffisamment importants pour décrire les paysages que nous allions découvrir. Même ceux qui connaissaient l’endroit ne l’avaient jamais vu comme cela. Il y avait de l’eau partout. Les torrents jaillissaient en multiples cascades et s’écoulaient de toutes parts en cataractes tumultueuses comme dans une sorte de grand entonnoir minéral. Les prairies étaient jonchées de fleurs : les gentianes de koch pointillaient de magnifiques taches bleu profond, le vert des prés, les pulsatiles soufrées ouvraient leur belles corolles jaune pâle. De grands épis d’asphodèles longeaient le chemin comme pour nous indiquer la route à suivre. La traversée des torrents en furie s’avéra assez épique. Un pont emporté avait été remplacé par quatre vulgaires troncs de mélèzes serrés l’un contre l’autre au dessus des eaux bouillonnantes, et rendus dangereusement glissants par les éclaboussures du torrent. Plus loin, il fallut se tremper les pieds pour rejoindre une passerelle plus que sommaire.
La pente commença alors à s’accentuer fortement. Ce côté du Champsaur n’étant pas exposé aux vents dominants, il faisait chaud. Paulo, comme à son habitude, caracolait en tête. Il sait que je n’aime pas ça, mais il ne peut pas s’en empêcher. Même si c’est son allure habituelle, je préfère que nous restions ensemble. Nous découvrîmes brutalement la neige à 2500 mètres pile. Le lac des Pisses se trouvant à 2515 mètres, nous étions presque arrivés. Il était temps, j’étais crevé. Malheureusement, nous laissâmes derrière nous quelques adhérents qui craquèrent pour certains d’autres qui restèrent pour les assister. Si bien que le repas de midi fut pris en deux endroits différents. Nous ne nous attardâmes pas, après manger, je préférais rejoindre nos amis du camp de bAse, car je me faisais un peu de souci. Mais je fus vite rassuré, tout allait bien, la descente s’effectua sans incident. A Prapic, nous prîmes un pot sUr la terrasse de la ferme auberge « la Jabiore » où Brigitte eut la surprise de rencontrer une de ses connaissances.
Nous rentrâmes relativement tôt au gîte. Après la douche et le traditionnel apéritif, nous repartîmes pour le restaurant du lac où fabien nous avait promis un authentique repas du Champsaur. Nous ne fûmes pas déçus. Il nous apporta tout d’abord une assiette remplie des spécialités, les fameux tourtons de pommes de terre, les ravioles, la tome de vache du pays … Franchement, ce plat aurait suffi, mais il fut suivi d’une cassolette d’oreilles d’ânes. Ce sont des feuilles d’épinards sauvages cuisinées comme des lasagnes.
Nous rentrâmes au gîte le ventre plein. Même les râleurs de trouvaient plus rien à dire. Malgré un ciel étoilé, les prévisions météorologiques du lendemain n’étaient pas terribles.
Et en effet le ciel était gris ce dimanche matin. Il n’était donc pas question d’aller se geler le cul sur le bord de la retenue du Champsaur. Je proposai donc de redescendre plus au sud, dans les gorges de la Méouge, afin d’aller pique-niquer au bord de l’eau, pour ensuite faire une petite balade sur les hauteurs, au hameau de Pomet. Nous fîmes nos adieux à Fabien qui nous proposa de revenir début octobre pour un week-end traditionnel : randonnée champignons, pain fait au four communal appelé encore four banal, visite du musée du Champsaur… etc., etc.…. Mais ceci est une autre histoire, j’en parlerai le moment venu.
Nous prîmes donc le chemin du retour. Ceux qui ne connaissaient pas les gorges de la Méouge furent ravis. Cet endroit mérite franchement le détour.
Nous mangeâmes à même le rocher sur le bord du torrent. Les importantes pluies de printemps avaient fait verdir toute la nature. La promenade de l’après-midi fut un enchantement.
Nous prîmes donc le chemin du retour. Ceux qui ne connaissaient pas les gorges de la Méouge furent ravis. Cet endroit mérite franchement le détour.
Nous mangeâmes à même le rocher sur le bord du torrent. Les importantes pluies de printemps avaient fait verdir toute la nature. La promenade de l’après-midi fut un enchantement.