27 octobre, 2009

LES GORGES DE PLERIMOND

Nous voici arrivé à fin octobre et nous sommes pourtant encore en plein été indien, et nous allons en profiter. Ca se passe quelque part dans le Haut Var dans un coin de garrigue perdu entre Salernes et Aups. C’est là que j’ai décidé d’amener mes troupes pour notre randonnée dominicale.

J’ai la surprise de découvrir pas mal de nouveaux sur le parking de Babou. Je ne m’y retrouve plus, surtout que notre groupe est mélangé avec un autre, des personnes qui randonnent suivant le nouveau concept « On va sortir » sur Internet. Si bien que me voila à faire des bises à des dames qui n’ont rien à voir avec nous.

Enfin nous finissons par nous y retrouver et nous répartir dans les voitures. Le départ s’effectue à 08h30 pile. Pascale arrive juste à temps, au volant de sa nouvelle auto. Le convoi était juste en train de s’ébranler. A deux minutes près, elle nous loupait. Le trajet vers Salernes est un peu long. Nous suivons des lambins sur les petites routes de l’arrière pays. Je me fais un peu de souci car nous avons changé d’heure ce week-end, et nous démarrons la balade avec une heure de retard. Aurons-nous le temps de boucler la rando avant la nuit, seul l’avenir le dira. Je voyage avec l’ami Robert, notre chauffeur, Denise, une nouvelle, et surprise… un revenant, notre ancien président Jean-Pierre !

Nous arrivons au départ de la balade vers dix heures moins le quart.

Nous stationnons nos véhicules à l’entrée des fraîches et ombragées gorges de Plérimont. De nombreux adhérents découvrent émerveillés ce magnifique site. Les gorges s’ouvrent à cet endroit, formant un petit cirque peuplé de grands arbres au fond duquel surplombe la chapelle Saint-Barthélemy datant du XVI e siècle. Un étang lisse comme un miroir reflète le feuillage doré des peupliers. Mais nous n’avons pas trop le temps de nous attarder. Nous suivons le sentier qui s’enfonce dans le fond du cañon. Les parois de calcaire se rapprochent. De nombreuses grottes ouvrent leurs gueules béantes de chaque côté du chemin. Certaines ont été habitées au néolithique entre 6000 et 2000 ans av/JC. Une douzaine de squelettes y a été retrouvée dont les os étaient striés au silex, signe indubitable du caractère anthropophagique des individus ayant séjournés ici. Détail morbide, on a déterminé que les corps avaient été dépecés et désossés, certains os ayant été brisés afin d’en récupérer la moëlle, aliment de choix très apprécié à l’époque. C’est peut-être pour cela que nous sommes oppressés dans cet environnement sauvage.

Le fond du défilé s’arrête brusquement sur un immense chaos. Un tronc d’arbre a été dressé là afin de permettre une ascension plutôt vertigineuse. Certains nouveaux adhérents font triste mine lorsque je leur apprends qu’il va falloir escalader la paroi. En fait, je leur ai fait une blague. Une petite sente presque invisible permet de grimper jusqu’au Trou du Loup, curieuse grotte qui, par une étroite cheminée permettait jadis de retrouver le sentier plus haut. Une échelle de fer a été scellée sur la roche. Elle permet d’éviter les contorsions dans la caverne. Je trouve que c’est un peu dommage, mais mes compagnons pensent que c’est mieux ainsi. Lorsque tout le monde a franchi l’obstacle, nous continuons la montée relativement raide qui va nous permettre de rejoindre le haut des gorges. Nous les suivons ensuite en direction du nord. Nous devons retrouver une route goudronnée que nous allons traverser. Seulement, distrait par une conversation, je rate un embranchement et me retrouve dans un endroit où je ne me rappelle pas être passé lors de la reconnaissance. Tant pis, d’après le GPS, il mène au même endroit ou presque. Je ne regrette rien car ce passage est plus pittoresque que celui que j’avais emprunté la première fois. La suite du chemin se fait sans histoire jusqu’au point prévu pour la pause repas, que nous atteignons à midi tapant.

J’accorde un long répit à mes ouailles puisque nous prenons une heure et demie de temps pour manger.

Je me tracasse un peu de ce que nous réserve l’étape de l’après-midi, car nous allons être obligés de passer dans un endroit que je n’ai pas reconnu. En effet, à un moment, le chemin que nous devons prendre est fermé par une haute clôture infranchissable. Il s’agit de la limite ouest du domaine oléicole du château de Taurenne, un splendide manoir datant du XIIe parfaitement restauré. Nous n’aurons malheureusement pas le loisir de le voir. J’ai bien essayé de suivre la piste sur son remblai, mais ce dernier est très étroit et plonge sur sa droite dans un profond ravin. Encombrée de buissons plus ou moins piquants, la progression sur cette étroite bande de terre n’y est pas très agréable. J’ai donc prévu de descendre dans le torrent asséché qui longe le chemin et de le suivre jusqu’à la route. Seulement je ne connais pas les difficultés que je risque d’y trouver. Nous verrons sur place.

Le paysage de l’après-midi est très différent du matin. Le site est plus aride. Nous marchons entre de petites falaises déchiquetées. Avec le soleil qui s’est voilé, il y règne une atmosphère fantasmagorique digne d’un roman de Stephen King. Plus loin, nous nous heurtons à une clôture limitant un large espace que nous devons contourner. Il s’agit, je l’apprendrai plus tard, du musée en plein air Faykod. Maria de Faykod est une artiste sculpteur d’origine hongroise. Elle y expose des sculptures en marbre de carrare. Si vous êtes intéressés par ses œuvres, vous pourrez trouver une somme d’information sur le très beau site Internet : www.musee-de-faykod.com

Au cours d’une courte pause, je décide d’abandonner mon projet de longer le torrent pour suivre à la place une autre piste qui va nous mener sans encombres jusqu’à la route que nous rattrapons au niveau du domaine de Plérimont où paissent tranquillement des moutons gardés par un imposant chien bouvier visiblement pas très content de nous voir.

Il n’a rien à craindre, nous n’avons pas l’intention de venir troubler la paix des ovins.

Nous devons ensuite suivre la route sur environ cinq cents mètres avant de rejoindre la piste qui va nous ramener à l’entrée des gorges de la Brague. C’est peut-être la partie la plus périlleuse de la journée. La route est large et rectiligne, et les quelques voitures qui la parcourent, roulent très vite… trop vite à mon goût. Nous devons rester très prudents.

Lorsque enfin nous quittons l’asphalte, j’accorde une pause à mes troupes. Il ne nous reste que trois quarts d’heure de marche à accomplir à tout casser, et il n’est que 15h30. Finalement, nous retrouvons les voitures vers 16h00. Tout le monde est content, il ne nous reste plus qu’à regagner nos foyers.

26 octobre, 2009

RANDONNEE A ROQUEBRUNE/ARGENS

Ce dimanche 11 Octobre 2009

Quoi de plus facile qu’un chemin tout tracé pour une première randonnée, mais pas seulement, c’est aussi un itinéraire plein de charme qui a une histoire à raconter c’est le « Le sentier des 25 ponts à Roquebrune sur Argens »

Nous étions 18 au rendez-vous ce jour là avec la bonne surprise d’y voir de nouveaux visages, s’ensuit un départ sous un beau soleil dans les rires et la bonne humeur. Le parcours en voitures s’est finalement révélé assez long. Arrivés au village nous remontons jusqu‘au parking du cimetière où un panneau matérialise le début de la randonnée et les différents circuits possibles.

Chaussures aux pieds et sac à dos en place tout ce joli monde se met en marche pour une petite journée : en premier la chapelle et sa visite guidée, puis il suffit de suivre le tracé bleu qui mène aux 25 ponts.

En fait de ponts il s’agit d’un réseau d’aqueducs construit au XIII° siècle et qui jusqu'à une période récente alimentait la ville en eau potable. Nous nous promenons ainsi le long des arches dans le sous bois en découvrant au fur et à mesure l’ensemble de l’ouvrage. Nous ne verrons sûrement pas les 25 ponts car certains se cachent sous les frondaisons et d’autres sont éloignés du sentier.

Si nous étions venus au printemps nous aurions entendus l’eau couler et les oiseaux chanter, mais nous sommes en automne et nous avons étés privés de ces deux cadeaux de la nature, mais rassurons nous il en restait d’autres. En face de nous, une vue imprenable : « Le Rocher de Roquebrune ».Splendide spectacle, masse fauve à la végétation sauvage culminant à 373 mètres et qui à l’époque chrétienne fut un haut lieu religieux.

Nous sommes arrivés tranquillement vers 12 heures prés d’une retenue d’eau où nous avons cherché de l’ombre. Après le vin de melon et les biscuits salés pour le traditionnel apéro de rando ; repas et sieste obligatoire, blagues pour ceux qui apprécient d’avoir un tel auditoire et nous repartons à 14 heures par le chemin de retour.

Passage en douceur dans les sous bois avec les couleurs de l’Automne pour rajouter au décor puis visite d’un jardin oublié dans une ancienne campagne abandonnée. De retour à 16 heures je propose de faire la visite du village et d’aller boire le verre de l’amitié. C’est un village pittoresque qu’il aurait été dommage de ne pas découvrir.

Retour aux voitures toujours dans la bonne humeur, il est temps de rentrer, tout le monde était ravi de cette journée.

Merci à tous et surtout à J.M.S. de me prêter son blog pour ce petit compte rendu. A bientôt pour d’autres aventures.

Nicole Rubira.

A mon tour de remercier Nicole pour son article.

Si vous désirez faire paraître vous aussi un compte-rendu de randonnée sur mon blog, rien de plus facile. Il vous suffit de me faire parvenir, soit un CD, soit une clé USB avec les photos que vous désirez faire paraître, ainsi que votre texte sous format WORD. Je me ferai un plaisir de transférer vos reportages dans les délais les plus brefs. Vous pouvez aussi publier des séquences vidéos si vous le désirez.

09 octobre, 2009

PETIT SEJOUR A PISANCON

Nous sommes si bien accueillis au gîte « l’Aventure » à Pisançon, que je n’hésite pas à y organiser de fréquents séjours.
Nous nous y retrouvons une fois de plus en ce début d’automne pour la traditionnelle fête des « tardons » au hameau des Bo
rels dans la vallée de Champoléon. Mais cette fois-ci, nous sommes nombreux puisqu’il y a 26 inscrits.
Les « tardons », ce sont les agneaux nés
à l’alpage. Chaque année, une fête villageoise est organisée pour célébrer le retour de la transhumance.

Vendredi 02 octobre :
J’ai donné rendez-vous sur place à tous les participants, chacun s’organisant pour le voyage suivant sa disponibilité. Pour ma part, je pars vers 17h00 dans la voiture de mon ami Paulo, avec mon épouse Jacqueline et ma voisine Jocelyne. Nous arrivons à Pisançon vers 20h30. Tous le monde ou presque est arrivé. Il manque encore deux voitures, soit huit personnes, Gege et sa fille n’arrivant que le
lendemain.
Nous sommes à peine installés que co
mmencent les réjouissances. Pierre et Nicole ont préparé une anchoïade pour l’apéritif ainsi qu’un punch géant. Le week-end commence bien. Vers 21h15 arrivent les retardataires, nous sommes au complet.
Fabien, notre
hôte me conseille pour le lendemain matin, d’organiser une petite balade dans la vallée de Champoléon afin que nous soyons proches du lieu où nous devons nous retrouver pour midi.

Samedi 03 o
ctobre :
Comme prévu la veille, nous nous
retrouvons tous au hameau des Fermons où démarre un itinéraire permettant d’atteindre le sommet du Vieux Chaillol, point culminant du massif du Champsaur. Mais nos ambitions sont beaucoup plus modestes. Nous nous contenterons d’aller que jusqu’au refuge du Tourond, soit une petite heure de marche à peine. Il s’agit d’une simple petite mise en jambes pour nous préparer à une randonnée plus sérieuse prévue pour le lendemain. Je dois avouer que je me fais un peu de soucis. Il y a des nouveaux et la montée au refuge est interminable. En deux mots, ça traîne. Nous avons même droit à un petit accident. En redescendant un éboulis menant à une cascade, Jocelyne, notre trésorière reçoit un gros caillou dans le dos dont la chute a été accidentellement provoquée par Jacqueline placée un peu plus haut. Heureusement, notre amie s’en tire avec un simple hématome. Le hasard a voulu que je filme l’incident.
Finalement, nous sommes de retour dans la vallée vers midi. Devant l’affluence des curieux, nous sommes obligés de garer nos véhicules assez loin des Borels.
Une surprise nous y attend. Un repas traditionnel a été organisé. Je pensais qu’i
l s’agissait d’une bouffe entre autochtones et quelques touristes, je me trompais. Il y a foule. Une queue interminable s’étire vers le lieu de distribution des repas. Et Fabien n’a pas pu nous acheter les tickets d’avance. Si bien que nous voilà obligés d’attendre dans une file digne des magasins soviétiques de l’époque communiste. Nous n’avons pas le choix, nous devons faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Finalement, nous avançons assez vite. Un plateau en plastique est distribué à chaque convive rempli petit à petit de nourritures diverses et locales. Nous avons droit aux tourtons du Champsaur et aux côtelettes de tardons. Maintenant il va falloir trouver un endroit pour tous nous caser car je le rappelle, nous sommes 26. De grandes tables pliantes ont été installées ainsi que des bancs. Evidemment, elles sont toutes occupées. C’est là que la chance nous sourit. Plus loin, en face de l’école, des gens nous signalent que deux tables sont libres. Nous pouvons nous y installer et profiter de notre repas finalement plutôt copieux.
Après manger nous nous agayons dans le village autour des stands de spécialités locales et des démonstrations agricoles diverses. Jacqueline, prise de fièvre acheteuse, fait l’acquisition d’une énorme caisse de pommes déclassées qui vont s’avérer délicieuses. Elles seront réparties entre divers adhérents.
Chacun retourne au gîte lorsque le cœur lui en dit.
Le soir, j’effectue une inspec
tion du local qui doit nous servir de lieu de festivité pour le prochain réveillon. Fabien m’avait dit que je n’avais qu’à amener mon ordinateur portable. Je n’aurais qu’à le brancher sur la sono pour que ça marche. Et ça marche. Tout ça me donne une idée, une surprise pour les participants du week-end.
Après le repas du soir, copieux comme d’habitude, je propose à la cantonade une petite soirée dansante improvisée. J’avertis au préalable l’assemblée, que le bal sera clôturé au plus tard à minuit, ceci afin que tout le monde soit en forme pour la randonnée du lendemain. Je ne sais pas pourquoi, peut-être la peur de ne pas être à la hauteur de la marche prévue, à 22h30 tout le monde va se coucher. Extinction des spots.

Dimanche 04 octobre :
Je ne cache pas que j’angoisse un peu devant l’idée d’amener mon armada en randonnée en montagne. J’ai choisi une balade dans le massif du Valgaudemar. Nous devons nous rendre en voiture au fond de la vallée vers le célèbre refuge hôtel du Gioberney. Le trajet dure pas loin d’une heure. Nous sommes même ralentis un moment
par le passage d’un troupeau de montons.
Sur place, je dois réfléchir très vite. Si le rythme de la marche est le même que la veille, ce n’est pas la peine d’imaginer que nous pourrons effectuer l’itinéraire prévu. Heureusement, il existe des échappatoires pour les personnes qui seraient fatiguées ou en difficultés. J’attaque donc un peu rassuré, la montée vers le lac Lauzon, première étape de la journée. J’ai la bonne surprise de constater que mes troupes avancent d’un meilleur pas que la veille, j’en suis heureux. Je profite d’une pause sur un plateau herbeux pour proposer les différentes alternatives à mes compagnons. Après le lac qui alimente la cascade du voile de la mariée, nous redescendons dans le creux d’un vallon où coule le torrent de Muande Bellone qui descend du glacier des Rouïes dont on peut admirer la lèvre scintillante dominant au nord-ouest le cirque du Gioberney. C’est là que démarre le sentier qui redescend directement au refuge. Il s’agit de la première échappatoire. Je confie la responsabilité du groupe qui a choisi d’arrêter là, à l’ami Christian Plancot. Nous nous faisons de
rapides adieux car nous ne reverrons pas certains de nos compagnons qui retournent directement à Toulon ce soir. Je montre à ceux qui ont pris l’option de continuer, ce qui les attend. Nous devons gagner le refuge du pigeonnier, le bien nommé, que nous pouvons déjà apercevoir accroché à la montagne, loin, bien loin au dessus de nous. Personne ne semble découragé, bien que les nouveaux n’en mènent pas large. Un panneau indique encore 1h15 avant d’atteindre le refuge situé à 2430 mètres d’altitude. Comme d’habitude, Paulo a pris la tête et caracole loin devant. Ceux qui s’estiment les moins rapides sont aussi partis devant afin de prendre de l’avance. Je monte à mon tour. Comme je suis en forme, je rattrape bon nombre de personne, prodiguant au passage quelques conseils à ceux et celles qui ne sont pas habitués à ce genre de randonnée. Finalement, j’arrive au refuge du pigeonnier en même temps que Paulo et Claude. Nous avons accompli le parcours en 35 minutes au lieu des 1h15 indiquées. L’arrivée des autres marcheurs s’échelonne entre 40 mn et 01h00 de montée ce qui est plutôt satisfaisant. Je constate même que les néophytes n’arrivent pas les derniers. Nous mangeons à une trentaine de mètres du refuge qui est un véritable nid d’aigle dominant tout le cirque. Nous pouvons à loisir admirer au sud-est le plus au sommet de la région, Les Bans qui culminent à 3669 mètres d’altitude surplombant le petit glacier de la Condamine.
Après un passage en balcon d’où l’on discerne au loin le refuge du Gioberney rendu minuscule par la distance, nous atteignons la seconde échappatoire. Une deuxième partie des effectifs va nous quitter sous la responsabilité cette fois de Jo Pin. Il ne reste que sept courageux pour continuer l’aventure jusqu’au bout. Poursuivent donc avec moi, Claude et son épouse Domi, Jacqueline, Pascale, Jocelyne, et évidemment l’ami Paulo.
Claude, qui a déjà fait ce parcours avec André Gillet, ne se souvient pas de difficultés particulières ce qui va causer son malheur car, soit il est si bon randonneur qu’il ne remarque pas les difficultés, soit il n’a aucune mémoire. Le fait est que nous allons bientôt avoir droit à une soupe à la grimace de la part de l’épousée qui n’apprécie guère les « facilités » du chemin, chemin qui d’ailleurs est souvent inexistant. Quelques cairns hâtivement érigés indiquent la direction générale. Il faut remonter un moment, une bonne partie de la pente afin de contourner la partie très ravinée du torrent du Gioberney. Plus loin, c’est à quatre pattes que nous devons progresser, tant le terrain est accidenté. Nous finissons quand même par rejoindre un semblant de sentier qui redescend en lacets caillouteux et pentus en direction de la vallée. La descente est interminable. Nous retrouvons le refuge du Gioberney vers 18h00. Nous serons rentrés au gîte à 19h00. Pascale et Jean-Claude Gervasy ainsi que Marie-Pierre Auriol nous y attendent. Ils étaient un peu inquiets de notre retard. Lorsque nous leur racontons l’aventure, ils sont contents d’être redescendus dès la première échappatoire.
Nous passons une soirée sympathique et surtout plus calme que les deux précédente, puisque nous ne sommes plus que dix convives.


Lundi 05 octobre :
Ce matin, dernier jour de notre séjour, c’est l’heure des séparations. Les Gervasys partent pour Valence dans leur famille. Les Housinets retournent directement à Toulon car ils travaillent tous les deux l’après-midi. Et comme Marie-Pierre et Pascale n’ont pas de véhicules, elles rentrent elles aussi avec eux.
J’avais prévu une randonnée pour la journée, nous ne serons que quatre à la faire et c’est tant mieux car je ne sais pas encore les difficultés qui nous attendent.
Après avoir fait nos adieux à Fabien, nous repartons en direction de Gap. Une fois la préfecture des Hautes-Alpes traversée, nous prenons la route de Veynes jusqu’à une petite route sur la gauche qui nous mène au village de Manteyer, point de départ de la randonnée du jour, l’ascension des crêtes de Céüze.
Après avoir garé la voiture près de l’église, c’est par une petite route goudronnée que nous attaquons notre marche. L’asphalte laisse bientôt la place à la terre, et la pente se fait plus rai
de. Elle devient même très raide heureusement sous le couvert d’une épaisse forêt. Nous avançons quand même d’un bon pas. Il est vrai que nous ne sommes que quatre. A un détour du chemin, nous sortons de la piste pour aller admirer une vertigineuse roubine sur les flancs de laquelle s’ébattent deux chamois. J’ai du mal à croire qu’ils puissent se déplacer sur un terrain si escarpé. Ils me font peur à les voir gambader ainsi au bord du précipice.
A force de grimper, nous finissons par sortir du bois pour apercevoir les falaises de Céüze juste au dessus de nous. Nous devons les franchir au niveau d’un passage nommé « le pas du loup. » Je me demande bien où il se trouve car je ne vois aucune trouée dans la falaise. Je n’en vois pas et pour cause, il n’y en n’a pas. Nous avons bientôt la surprise de découvrir par où nous allons devoir passer. Il s’agit d’un étroit sentier en balcon surplombant un dangereux à pic. Heureusement des câbles de via ferrata ont été installés grâce auxquels nous sécurisons un peu notre progression. Plus loin, la roche ne permettant plus de fixer les câbles, il n’y en n’a plus. Mais le vide lui est toujours là. Nous devons prendre des trésors de précautions pour ne pas faire un faux pas qui serait à coup sûr fatal. Cette partie du parcours n’en finit plus. Après une boucle, la sente redesce
nd même un peu. Je n’y comprends rien. Est-ce que je suis toujours sur la bonne voie ? Oui, j’aperçois de nouveau les câbles. Mais là, il n’y a plus carrément de chemin. Il faut escalader la paroi. Nous atteignons enfin le sommet. Je suis heureux que l’armada ne soit pas avec nous. Il y aurait eu des drames. J’avais pensé un moment redescendre par le même trajet car le tracé que j’avais prévu me semblait un peu long pour la journée sachant que nous étions à trois heures de bagnole du bercail. Mais à la vue du dernier tronçon, il n’est pas question de repasser par là en descente, ce serait trop dangereux. Tant pis pour le retard, nous ferons le parcours intégral, soit la montée vers le pic de Céüze qui culmine à 2015 mètres. Nous effectuons notre pause repas peu avant le point culminant. Le temps est magnifique. Il fait même étrangement chaud pour un mois d’octobre, surtout en montagne. Subirions-nous déjà les effets du réchauffement de la planète ? Va savoir ! Nous préférons ne pas penser à cette catastrophe et concentrer notre attention sur le panorama exceptionnel du fait de la situation isolée de la montagne de Céüze. Au nord nous avons la plus belle vue qui soit donnée de l’imposant pic de Bure en forme de table dont on distingue même les radiotélescopes. Plus loin au nord-ouest, dominent les plus hauts sommets du Dévoluy, le Grand Ferrand ainsi que la Grande tête de l’Obiou dans l’Isère. A bonne distance à l’ouest, nous découvrons même un massif qui nous avait servi de point de repère lors d’un trek dans le Vercors, les fameux 3 Becs dans la Drôme. Au sud le regard porte sur toute la vallée du Gapençais.
Mais il faut songer à repartir car la randonnée est longue. Donc pas question de sieste. Nous atteignons peu après notre départ le sommet de Céüze, puis le sentier en crête redescend vers un passage à proximité d’une via-ferrata. Là nous attend la deuxième surprise. Nous découvrons que s’il y a bien une via-ferrata, il n’y a QU’UNE via ferrata et rien d’autre. Impossible de redescendre sans équipement. Qu’à cela ne tienne, nous allons poursuivre en suivant le bord de la falaise. Il finira bien par y avoir un passage accessible. Nous rencontrons fort à propos
un groupe de randonneurs de la région qui nous informent que si passage il y a, il est très loin et que la meilleure solution serait que nous rejoignions la station de ski de Céüze au nord. Je prends donc ma décision. Nous allons suivre les conseils des marcheurs. Par un méandre de vallons herbeux nous descendons sensiblement. Mais il faut quand même remonter jusqu’à un terminal de télésiège que nous ont indiqué les randonneurs. Enfin c’est la descente qui se fait de plus en plus raide au fur et à mesure que nous approchons de la station. Nous finissons quand même par y arriver. Seulement nous sommes encore loin de Manteyer où nous attend sagement la voiture de Paulo. Il nous reste huit kilomètres de goudron à nous braquer pour y arriver. Heureusement ça descend. Jacqueline optimiste, compte faire du stop. Seulement à cette époque de l’année, la station et quasi déserte, et il n’y a aucune voiture à espérer pour nous ramener à bon port. Nous allons nous taper tout le retour à pinces. Nous arrivons à 16h30 les pieds en feu. Nous avons accompli une distance de 21,5 km sur la journée avec un dénivelé cumulé de près de 1300 mètres. Si nous totalisons avec la rando de la veille, nous avons grimpé 2500 mètres en deux jours, et je ne compte pas la baladette de samedi matin.
Il ne reste plus qu’à regagner nos pénates. Nous serons rentrés à 19h30, suivant l’expression connue, fourbus mais contents.