12 janvier, 2010

UNE RANDONNEE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES

C’était André Gillet qui menait la randonnée de ce dimanche 10 Janvier. Jusqu’au dernier moment, il était resté indécis sur sa destination. En effet, il avait pensé qu’en cas de fort mistral, il serait peut-être risqué d’aller dans les Calanques. Finalement, le vent étant moins fort que prévu, il décida de maintenir l’itinéraire initial. Pour éviter de retraverser le soir toute la ville de Toulon, Jacques proposa que ses passagers aillent garer leur voiture à l’ouest, ce qui fut fait. Le convoi d’André partit donc sans nous, avec consigne de nous retrouver au parking situé au sommet du col de la Gineste. Lorsque nous y arrivâmes, nous eûmes la surprise de n’y trouver que la voiture de Dédé. Nous apprîmes de sa bouche que les deux autres chauffeurs avaient loupé la sortie de Cassis. Il donna donc rendez-vous par téléphone aux égarés devant la prison des Baumettes, d’où devait démarrer la randonnée. Après vingt bonnes minutes d’attente arriva notre président Alain Biacabe et son chargement d’adhérents, mais pas de Georges à l’horizon. Arrivé à Marseille, par peur de ne pas trouver son chemin, il avait décidé de faire demi-tour et retourner à Cassis pour reprendre la route normale. Résultat des opérations, la rando démarra avec une heure de retard. Déjà qu’habituellement, on a toujours l’impression que Dédé a le feu quelque part, ça nous promettait une randonnée « full speed.» Nous ne fûmes pas déçus.

Pour commencer, en fait d’accalmie, un blizzard glacial balayait la région. Nous démarrâmes la marche, emmitouflés comme au pôle sud. Nous avions déjà eu un aperçu du froid ambiant lors de la descente de la Gineste, à la vue des véritables cascades de glaces qui longeaient la route, un spectacle étonnant et inquiétant. Nous eûmes même droit à quelques flocons de neige.

Dès le départ, la balade faillit se faire sans Jacques ni moi partis à la traîne, car mon partenaire ne trouvait plus ses gants. Heureusement que l’ami Robert devait effectuer une des ses nombreuses pauses pipi, sinon nous serions allés tout droit à la première bifurcation où, bien sûr André n’avait pas attendu. Je ne devrais d’ailleurs le revoir, lui ainsi que Paulo qu’à la Calanque de Morgiou, soit vers midi. La montée vers le col de Sormiou s’effectua sans incident sinon qu’on se gelait grave. Je pestais contre André que j’apercevais de temps en temps au détour du chemin, caracoler toujours en compagnie de Paulo à un kilomètre devant nous. Avec Philippe et Jacques, les photographes de services, nous avions toutes les peines de monde à pouvoir exercer notre hobby. Dès que nous nous arrêtions pour immortaliser un beau paysage, nous nous faisions immédiatement distancer, il fallait alors courir pour rattraper le peloton qui lui-même se trouvait loin derrière le meneur. Au col des Baumettes, restés en arrière pour attendre Andrée Le Lez qui avait eu des difficultés face à une rude montée, nous faillîmes une fois de plus rater un embranchement si Georges ne nous avait attendu. Heureusement que le paysage des Calanques est magnifique. Dommage que nous n’ayons pas eu le temps de l’apprécier à sa juste valeur.

Comme je l’ai dit précédemment, nous finîmes tout de même par nous regrouper au pittoresque hameau de Morgiou.

Par un sentier escarpé rendu périlleux à cause du vent, nous arrivâmes bientôt face au cap Morgiou où André décida de nous faire prendre notre repas dans un « confortable » éboulis fort pentu, heureusement à peu près abrité du vent. Trouver alors un endroit stable pour faire chauffer la bouffe ou même poser nos verres allait s’avérer très hasardeux et nous passer mutuellement bouteilles et nourritures diverses, carrément héroïque. La pause repas fut à l’image de la marche, expéditive. Je n’avais pas fini mon café que Paulo et Dédé étaient déjà repartis. J’aime à penser qu’ils ont écourté cet arrêt à cause du froid, mais je n’en suis pas persuadé.

Ce fut à ce moment que se déroula un épisode cocasse. Nous n’avions, depuis le matin, rencontré pratiquement personne. Qui, à par nous, était assez cinglé pour s’aventurer ici par ces conditions météo ? Le fait est que Robert s’éloigna pudiquement du groupe afin de vidanger sa vessie une fois encore pleine. C’est le moment que choisit un randonneur isolé pour surgir de nulle part face au tuyau transi de l’ami Robert qui faillit bien pisser sur lui. Les filles hilares, avaient vu toute la scène. Comme nous nous trouvions dans un éboulis glissant, certaines en perdirent l’équilibre et se retrouvèrent les quatre fers en l’air. Ce fut une belle pagaille.

Au niveau du cap Morgiou, subsistent encore les vestiges des remparts d’une ancienne batterie anglaise érigée au XVIIIe siècle. Elle fut, dit-on, commandée par un lieutenant qui devint plus tard célèbre pour avoir été le gardien de Napoléon Bonaparte à l’île d’Elbe. André y amena les troupes. Comme j’y étais déjà allé et que je savais qu’ils devraient repasser par là, je ne m’y rendis pas. J’attendis en compagnie de Robert et d’une nouvelle dont je ne me rappelle plus le prénom. André leur montra l’endroit où se trouvait la fameuse grotte Cosquer.

Une rude montée de 200 mètres nous fit atteindre la crête de Morgiou, d’où la vue portait sur 360°. De là, nous pûmes admirer au sud, l’île Calsereigne où île Plane et derrière elle l’île du Riou. Au dessous de nous la mer s’enfonçait dans la belle calanque de Sormiou.

Le retour s’effectua sans autre incident sinon que lorsque nous arrivâmes au parking des Baumettes, il n’était pas 16 heures. Pourquoi Dédé nous a-t-il fait courir, mystère ?

Il reste que ce fut une belle balade, mais que nous étions contents de retrouver le confort douillet et tiède des voitures.



11 janvier, 2010

REVEILLON DANS LE CHAMPSAUR

Cette année, pour changer un peu des habitudes, j’avais organisé un séjour dans le désormais familier gîte « l’Aventure » à Pisançon dans le Champsaur afin d’y passer le réveillon 2009-2010.

Pour une fois nous y serions en gestion libre, Fabien notre hôte, profitant de notre présence pour prendre quelques jours de vacances en Suisse avec sa copine.

Le gîte serait donc à nous pour une semaine. Est-ce le fait que nous ne soyons pas en demi-pension ou que le réveillon tomba en jeudi soir, en tout cas les inscriptions ne se bousculèrent pas. Il y eut en tout et pour tout, 6 personnes à passer la semaine entière et 16 le soir du 31 décembre, ce qui ne nous empêcha pas de nous amuser.

Après un petit cafouillage sur les dates, je pensais venir à partir du samedi après Noël, Fabien ayant compris dimanche, nous dûmes donc retarder notre départ.

Il avait beaucoup neigé ces derniers temps sur la montagne, aussi nous régalions-nous à l’avance des belles balades en raquettes que nous allions faire. Seulement, le temps s’étant radouci, il plut beaucoup et toute la neige promise disparut aussi vite qu’elle était apparue. Aussi lundi matin, je décidai d’aller faire notre première randonnée le plus haut possible pour être certain de trouver l’or blanc. Nous partîmes donc pour Prapic. Ce fut notre seule rando raquette de la semaine, et encore nous l’écourtâmes car une tempête de neige se déclara dans la matinée et comme nous ne trouvâmes aucun abri pour manger, nous décidâmes de redescendre dans la vallée où nous trouvâmes un gros rocher en dévers pour nous protéger pendant notre repas. La neige n’ayant pas cessé de dégringoler, le retour au gîte fut plus qu’aléatoire. Je fus même obligé de mettre les chaînes pour effectuer les cinq derniers mètres jusqu’au parking du gîte. Il plut dans la nuit et une fois de plus, toute la neige fondit. La météo fut déplorable tout le reste de la semaine.

Nous fîmes encore une petite balade un après-midi au fond de la vallée de Molines en Champsaur en direction du col de Font-Froide. Nous avions pris nos raquettes, mais elles finirent sur notre dos.

Une autre randonnée au départ du Villard dans le Valgaudémard s’effectua sous la flotte, nous dûmes même avoir recours à la gentillesse de Denise une autochtone du hameau des Préaux, qui nous prêta les clés de la chapelle afin de nous abriter pendant notre repas, malgré l’interdiction du maire, la dite chapelle menaçant ruine.

Le jeudi fut consacré à la préparation des festivités et la réception des derniers convives. Fabien nous avait prêté une salle toute préparée pour danser. Je n’avais eu qu’à amener mon ordinateur pour le brancher sur la sono déjà en place. L’apéritif eut lieu dans la salle de bal. Pascale et Jacqueline (la mienne), avaient préparé de délicieuses verrines accompagnées d’un crémant d’Alsace aux fruits rouges. Le repas s’effectua dans le réfectoire superbement décoré. Nous eûmes droit à du foie gras sur un canapé de pain d’épice à la confiture d’oignons, du saumon, deux gros chapons farcis, des fromages du pays achetés à la fromagerie Ebrard et un dessert du Champsaur imaginé par nos cuisinières.

Les douze coups de minuit sonnèrent alors que nous avions déjà commencé à danser. Chacun se congratula et prit de bonnes décisions pour l’année nouvelle. La promesse de Robert de ne plus critiquer les femmes est suffisamment exceptionnelle pour qu’elle soit notée. La gente féminine se chargera bien de redresser tout écart de conduite de notre Robichounet national.

Il restait suffisamment de nourriture pour le vendredi midi qui fut, lui aussi, très festif. Pierre et Jocelyne Kurtz nous quittèrent dans l’après-midi pour rejoindre leur gentilhommière d’Abriès dans le Queyras. Le samedi matin, ce fut au tour de Thierry le frère de Jacqueline et son amie Martine de retourner sur Toulouse, d’où ils étaient venus exprès pour passer les fêtes avec nous.

Comme le soleil avait l’air de vouloir se montrer, je décidai d’organiser une randonnée pédestre à l’endroit où nous avions dû faire demi-tour le jour où il plut tant. Le temps, une fois de plus, fut très bizarre, une alternance de passages nuageux avec giboulées de neige, du soleil, et surtout un vent glacial. Nous montâmes jusqu’au col de l’Esparcelet où se trouve une petite station de ski, pour pousser plus loin le long du vallon de Brudour jusqu’à la maison forestière des Vachers où nous effectuâmes notre repas autour d’une table extérieure en bois qu’il fallut préalablement déneiger. Dire qu’on s’est gelé est un euphémisme. Il devait faire -10 malgré un timide soleil qui avait finit par répondre présent. Repartir nous fit du bien. Le soir, il fallut encore retourner à Pont de Fossé afin d’aller acheter une veste polaire pour Robert (je fais des vers) qui s’était extasié devant celles que nous avions déjà acquis dans la semaine, Gilbert et moi. Avec celle que nous prîmes pour Paulo, nous serons désormais 4 à avoir la même veste polaire. La vendeuse se frotta les mains. Paulo, son fils Sébastien, Gilbert et Jocelyne Colin partirent le soir même. Nous n’étions plus que huit pour cette dernière soirée au gîte. Le lendemain nous partîmes vers dix heures sous un ciel plombé et un froid polaire. Il faisait encore -2 lors de notre pause de midi, non loin de Laragne-Montéglin, au plan d’eau du Riou. Il fallut attendre de passer Sisteron pour enfin retrouver des températures positives.

Nous ne regretterons pas notre séjour malgré le temps déplorable. Nous n’étions heureusement pas venu que pour les raquettes. Encore merci à tous les participants et bonne année à tous.

Pour terminer, je ne résiste pas à vous publier les cartons destinés à placer les convives lors du repas du réveillon. Ce fut sous forme de rébus que nos artistes Pascale et Gilbert confectionnèrent ces cartons. A vous de deviner qui se cache derrière chaque rébus.