Il m'a fallu un mois pour accomplir les 730 km qui séparent Le Puy en Velay de Saint Jean Pied de Port.

Bien-sûr, on rencontre aussi des touristes. Ceux-là portent un sac minuscule et se font transporter à l'étape un monceau d'affaires inutiles. En général, ils marchent en groupe et n'accomplissent que des segments du chemin ne dépassant guère une à deux semaines. Ces derniers n'ont rien compris à l'esprit du chemin.


Quelles leçons dois-je retirer de mon voyage outre l'humilité? D'abord, le GR65 n'est pas un GR comme les autres. C'est en premier lieu un chemin de rencontres. S'il en est ainsi c'est tout d'abord parce que pratiquement tout le monde va dans le même sens et se trouve dans ce que je qualifierais "la même galère". Tout cela facilite les rapprochements. Les motivations qui animent les pèlerins permettent aussi d'avoir des relations profondes.




Je vais parler à présent un peu du chemin. Tous ceux qui m'ont suivi de loin imaginent le trajet parcouru dans sa globalité. Mais lorsque l'on effectue soi-même ce parcours, on l'envisage complètement différemment. On ne voit en fait que ce que l'on peut accomplir dans la journée. Les distances se limitent à l'étape journalière. Le lendemain est un autre jour. Ce n'est que lorsqu'on fait le cumul des étapes que l'on se rend compte de la distance parcourue. Mais elle semble virtuelle. On n’appréhende réellement l'ensemble du chemin que par le souvenir des paysages traversés.

Ensuite, il y a les autres douleurs. Ces dernières vont et viennent, évoluent et changent d'endroit au court des jours et même au cours d'une même journée. Le corps, merveilleux instrument, s'adapte rapidement au poids du sac et aux maux qu'il occasionne.
Maintenant l'outil indispensable de tout bon pèlerin, la bible du GR65, c'est le MIAM MIAM DODO. On trouve toutes les informations utiles sur ce livre : les hébergements, les distances entre ces hébergements, les services utiles (distribanques, postes, épiceries, médecins, boulangerie, points d'eau, restos...) C'est l'outil indispensable. Il fournit en outre des conseils avisés que j'aurais moi-même dû lire avec plus d'attention avant mon départ, cela m'aurait évité pas mal de désagréments. Ce livre permet de réserver à l'avance ses hébergements. Certains le font à l'ancienne et ne réservent rien. Certains gîtes gardent des places libres pour ces gens là, mais hélas pas tous. Il est donc plus prudent de réserver un à deux gîtes d'avance, ce qui évite de se voir refouler et être obligé de faire des kilomètres supplémentaires ou de payer des chambres d'hôte au prix fort. Il faut savoir que le chemin est devenu un business. Il reste bien-sûr des gîtes qui gardent l'esprit pèlerin. Ils sont souvent tenus par d'anciens pèlerins d'ailleurs. Globalement, nous sommes plutôt bien reçus.

Il reste que le chemin de Compostelle vaut tous les régimes "Weight watcher" du monde. J'ai perdu en un mois 8 kg ! Et je ne me suis jamais privé de manger. Dans les gîtes, les menus sont copieux.
Alors, à bon entendeur, salut !
Remerciements :
Christian Plancot qui a suivi mon chemin au jour le jour, informant quotidiennement les adhérents de mon avancée.
Gérard Desseigne mon compagnon de voyage durant les 15 premiers jours, celui qui m'a mis sur les rails.
Jacqueline mon épouse dont les appels téléphoniques journaliers ont contribué à maintenir mon moral.
Toutes les personnes qui ont fait un bout de chemin avec moi. Je ne les citerai pas de peur d'en oublier.
Enfin les adhérents de mon association, et particulièrement ceux qui m'ont envoyé leurs encouragements durant mon voyage.