Nous sommes 15 au départ de la balade. Il fait un peu frisquet en ce début de matinée, mais le soleil est largement présent dans un ciel vierge de tout nuage.
Nous nous rendons en voiture jusqu'au parking du restaurant "l'Oursinado" un peu avant le port des Oursinières. De là, nous descendons directement sur la plage si j'ose dire, car vu la taille des grains de sable, le terme "plage" n'est pas vraiment approprié. Les mots chaos rocheux sont plus justes. Nous dirons donc la grève.



Les roches ont ici pris des formes belles et étranges. La mer a creusé par endroit le grès d'une multitude de petits trous. Ailleurs on dirait que des boules de terre ocre ont été projetées sur la pierre et qu'elle s'y sont fossilisées. Mais le plus étonnant sont encore ces déroutantes formations ressemblant à des œufs au plat. J'ai cherché sur la toile au retour de la balade ce que cela pouvait être, je n'ai rien trouvé. On dirait des fossiles, mais je ne suis pas certain que s'en soient.

Nous n'avons accompli qu'une poignée de kilomètres qu'un certain raz-le-bol commence à se faire sentir. Certains passages en varappe mettent à rude épreuve le vertige de quelques-uns de mes compagnons. Aussi au lieu dit "le Bau Rouge" André décide de nous faire regagner la petite route qui serpente à flan de colline en direction de Carqueiranne.

Après une rude montée, nous nous heurtons soudain à une large plaque de contreplaqué barrant le sentier. Toujours à la suite des intempéries, le chemin a été déclaré suffisamment dangereux pour que les autorités en prohibent momentanément le passage. André bravant l'interdit, décide de passer outre l'arrêté municipal et enjambe quand même la barrière suivi de quelques téméraires. Les autres dont je fais partie choisissent de passer par un lotissement. Deux braves dames prenant pitié de nous, nous donnent le code permettant de débloquer le portail d'entrée.

Nous n'allons pas y rester longtemps. André nous annonce que nous avons passé les difficultés et que nous pouvons redescendre sur la grève. Confiants, nous le suivons. Pourtant nous le connaissons tous, nous devrions nous méfier !
En fait la suite va s'avérer aussi pénible à parcourir que la première partie.
Un moment la falaise tombant presque directement dans la mer, nous sommes contraints de remonter par un passage assez périlleux. L'obstacle passé, André veut à nouveau redescendre sur la rive. Je l'en dissuade s'il ne veut pas subir les foudres de quelques-uns.
Donc nous empruntons un étroit sentier qui nous amène au milieu d'une propriété privée. Heureusement nous ne rencontrons personne. Mais l'accès est là aussi bloqué par un grand portail en fer forgé entouré de fils barbelés rendant tout passage impossible.


Hélas, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la
même idée. Nous y retrouvons un important groupe de marcheurs qui pour l'occasion ont tous ornés leur tête d'un seyant bonnet de Père Noël. Les adhérents d'un club de dresseurs de chiens se sont aussi donnés rendez-vous sur l'esplanade où nous avions décidé de nous poser. Nous sommes donc contraints de nous éloigner un peu si nous voulons profiter d'une relative tranquillité.

y arrivons ce qui nous laisse le temps d'aller ensemble boire un pot de l'amitié dans un café de bord de mer à la plage de la Garonne.
Tout en sirotant ma bière, je me dis que nous avons une chance énorme de pouvoir vivre ici, dans ce beau département du Var. Alors que partout ailleurs la France subit la pluie et les frimas de cet hiver qui débute, j'ai randonné en tee shirt pratiquement toute la journée sous un ciel d'azur, sans à aucun moment ressentir le froid.