IL A FAILLI PLEUVOIR.

Ce dimanche 08 juin, mis à part la randonnée d’André (lointaine), rien n’était prévu au programme. Aussi je décidai d’en organisai une autre plus près. Comme je n’avais pas eu le temps de faire une reconnaissance, je remis sur la table une ancienne balade que nous avions faite il y a deux ans, le vallon Sourn.
Nous étions tout de même vingt au départ, ce qui n’est pas mal compte tenu que l’information n’est passée que par Internet, et que des orages étaient prévus dans l’après-midi.
Le départ de la randonnée avait lieu peu après le Val, à proximité du château de Miraval, célèbre depuis peu depuis qu’il héberge dans ses murs, la belle Angelina Jolie et son compagnon, le non moins célèbre Brad Pitt. Madame a décidé de donner naissance à ses futurs jumeaux sur la terre varoise, il paraît que c’est bon pour la santé. Brad Pitt nous avait invité à boire le café, mais j’ai décliné l’invitation car je ne voulais pas prendre de retard sur la randonnée.
Le soleil était de la partie en ce début de matinée. Comme le printemps cette année est très arrosé, la végétation est luxuriante, la nature est une vraie splendeur. Nous en avions plein les yeux. J’amenai mes amis, en premier lieu vers la pointe ouest d’un plateau, qui donne sur une falaise abrupte dominant la vallée de l’Argens. La vue y est magnifique. Les difficultés étaient à venir. J’avais prévenu mes camarades qu’il y avait de forts risques que nous baragnions pour rejoindre le chemin qui longe la rivière, et ce par une très forte déclivité. Or, je ne sais par quel miracle, je découvris un chemin qui nous mena en bas des falaises sans aucune difficulté. C’était pourtant la troisième fois que je venais ici sans avoir jamais trouvé cette sente. Décidément la journée démarrait sous de bons hospices. Comme nous étions en avance sur l’horaire, je pris la décision de ne pas manger à l’endroit prévu initialement, et j’emmenai mes troupes directement au vallon Sourn par la route de Correns. Le fleuve Argens a creusé en cet endroit, de magnifiques gorges dont les falaises de calcaire font la joie des escaladeurs. Les rives de la rivière sont elle aussi très prisées des promeneurs du dimanche, qui viennent en familles tremper les pieds ou plus le long des belles plages naturelles formées par le cours d’eau. Tablant sur le fait que nous risquions de trouver beaucoup de monde sur les dites plages, je stoppai les troupes dès que je jugeai avoir trouvé un endroit convenable pour pique-niquer. Je choisi une avancée herbeuse située dans un coude de l’Argens. Comme lieu de pause repas, il y a pire. De sombres nuages profitèrent de notre inattention pour s’amalgamer dans le ciel. Heureusement, les nuées s’évacuèrent rapidement par le nord. C’était notre jour de chance. Après manger, nous repartîmes en longeant la rivière, ce qui nous permit au passage de faire des photos d’un superbe champ de coquelicots, de goûter à de savoureuses merises, et de cueillir des fleurs de tilleul pour les tisanes. Seulement, petit à petit, les nuages sournois étaient de retour et quelques grondements de mauvais augure commençaient à se faire entendre. J’étais fataliste, je comptais sur notre chance pour passer au travers des gouttes.
Au sortir des gorges, nous devions traverser la rivière au niveau d’un gué. Tout le monde retira ses pompes à par Pascale qui n’en n’avait rien à foutre de tremper ses pieds. La traversée de Peluche, le chien de Nicole, dont j’ai déjà parlé, fut un peu épique. Philippe Grall risqua plusieurs fois de prendre un bain forcé avec la bestiole dans ses bras.
Tout le monde arriva sans encombres sur l’autre rive. Je découvris ensuite, un petit sentier que je n’avais pas remarqué les autres fois où j’étais passé par là. Il allait nous permettre d’effectuer sérieux raccourci. Par un petit sentier sous les arbres, nous devions rejoindre la piste que je connaissais. C’est à ce moment-là que les foudres du ciel décidèrent de nous tomber dessus. La pluie commença à tomber, tout d’abord légèrement, puis de plus en plus fort. Comme nous étions environnés de végétation, l’effet conjugué de l’averse et de l’effet « car wash » des buissons, nous trempa en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Finalement, c’était Pascale qui avait raison, ce n’était pas la peine de retirer nos chaussures dans la rivière, le résultat au final était le même, nous pataugions dans des godasses inondées.
Nous finîmes quand même par retrouver la fameuse piste. La pluie avait presque cessé. Mais la trêve ne fut que de courte durée. Ce fut sous des trombes d’eau que nous effectuâmes les derniers kilomètres. Nous avions l’impression, sur le chemin détrempé, de marcher au milieu d’une rizière ne pleine mousson. L’arrivée aux voitures ne nous offrit aucune accalmie. J’avais pris soin d’amener un tee-shirt de rechange, je me changai sous l’abri du hayon d’un kangoo. Il va de soi que nous annulâmes le traditionnel arrêt bistrot. Robert, mon chauffeur, eut toutes les peines du monde à nous ramener à Toulon, sous les cataractes du ciel.
Les intempéries cessèrent seulement vers Cuers. A Toulon, il faisait soleil.
Finalement, on a eu de la chance, il aurait pu pleuvoir.