21 février, 2008

RETOUR AUX SOURCES

Nous habitons un beau département, le Var. Mais il est mal nommé car le fleuve Var n’y passe pas. Un brin d’histoire, pour ceux qui ne connaissent pas l’origine de cette anomalie.
Le département du Var fût créé sous Napoléon 1ier et sa limite orientale était symbolisée par le fleuve Var. Hors, en 1860, le comté de Nice fût rattaché à la France, et un nouveau département fût conçu, les Alpes-Maritimes. Pour donner à ce nouveau territoire les dimensions requises pour que ce département mérite son nom, les frontières du Var furent reculées jusqu’aux limites actuelles, du coup, le Var n’est plus dans le Var qui aurait dû en toute logique être débaptisé, et renommé l’Argens, le plus long fleuve côtier du département avec une longueur de 116 kms. Ca tombe bien, puisque dimanche prochain, Claude Housinet va nous en faire visiter une partie des rives.
Vous allez me dire pourquoi je vous gonfle avec tout ça, tout simplement pour expliquer le titre de mon article « Retour aux Sources. »
En effet ce week-end, André nous a emmené faire des raquettes aux sources du Var, dans les Alpes Maritimes comme je l’ai déjà dit, il faut suivre, il y aura interrogation écrite.
Le nom du bled, Estenc, ou encore Esteng comme on peut le voir écrit sur certains panneaux indicateurs locaux. Dernier hameau avant le col de la Cayolle, nous étions logés au gîte d’étape de « La Coquille », plus communément nommé « chez Gudrun. »
J’y étais allé une première fois en juin, mais là c’était différent, mais je vais y venir.
Donc tout le monde partit vendredi après-midi, sauf…………. Mon épouse et moi, évidemment. Jacqueline jouait au théâtre vendredi soir. Alors nous nous levâmes samedi matin à 04h00, pour un départ à 05h00. J’avoue, je me suis un peu énervé avant de partir, je ne trouvais plus mon bonnet, et j’ai perdu l’attache du tuyau de mon outre de sac à dos.
Bon, bref, il nous fallut 03h30 de route pour nous y rendre. A part le brouillard dans le massif des Maures, tout ce passa bien et à 08h00, nous nous arrêtions à Entraunes, dernier vestige de la civilisation, puisqu’on y trouve un bistrot. Nous avions suivi toute la longueur du fleuve Var, depuis son embouchure à Nice, jusqu’à sa source, soit 120 Kms de virages, en passant par Touët sur Var, charmant village surnommé le village tibétain, venez-y vous comprendrez pourquoi, Puget-Théniers, Entrevaux, pas mal non plus, les spectaculaires gorges du Daluis, Guillaumes, et enfin Entraunes, son bistrot avec son petit café réparateur.
Après cette pause, il nous restait quelques kilomètres à accomplir pour arriver au parking où nos camarades nous attendaient raquettes aux pieds.
En route pour le col de la Cayolle, mais à pieds, car l’hiver, il est fermé. Première montée jusqu’à 2326 mètres, hauteur du col, soit 455 mètres de dénivellation. Malheureusement, nous étions assez nombreux, et pas tous des mêmes niveaux. Donc il fut convenu que nous nous séparerions en deux groupes pour aller au col. Le premier groupe suivrait la route, le second couperait à travers la pente, et monterait un peu plus haut, pour redescendre manger ensemble.
Ce qui fut fait. L’après-midi consista essentiellement à une descente avec variante. Nous arrivâmes au gîte vers 16h00. Un mot sur le gîte. L’été, on y accède par une petite route. Je dis l’été, parce que l’hiver, il faut y aller à pinces, raquettes aux pieds, soit par la dite route, soit par un raccourci faisant passer sur une passerelle vertigineuse. La descente, bras chargés de sacs divers, fut épique. Les derniers arrivés étant les derniers servis, Jacqueline et moi, nous retrouvâmes à côté du plus grand ronfleur de la création, dont, par pudeur je tairai le nom, il se reconnaîtra. Il n’y avait qu’une seule douche pour 18, je décidai que je me laverais en rentrant, à la maison, tant pis pour l’odeur. Nous avions prévu un apéro, comme à chaque fois monstrueux. Dommage que les deux bouteilles de punch que nous avions amenées de la maison, n’aient pas aimé le voyage, elle ont fermenté, et se sont transformée en champagne à l’orange. Le repas, comme d’habitude chez Gudrun, fut copieux
.
A 22h00, j’étais au lit. Je commençais à m’endormir lorsque arrivèrent mes camarades. Mon épouse, qui avait bu un coup de trop, faisait un tel foin que je n’ai pas pu m’empêcher de l’engueuler un peu. Ma nuit à côté du ronfleur susnommé fut épouvantable.
Dimanche matin, je me levai avec une casquette d’enfer. La bonne Jocelyne, heureusement, me donna un cachet, et le mal passa rapidement. Et c’était tant mieux, car ce qui nous attendait, n’était pas piqué des vers.
Départ à pieds du gîte vers l’Est, en direction du col de Gialorgues par le vallon de l’Estrop.
Une fois de plus, la différence de niveau se fit sentir dès le début. Patrick, qui c’était fait mal au coccyx en glissant dans la neige la veille, abandonna dès le départ. Sentant qu’il ne pourrait pas atteindre le but qu’il s’était donné, André me confia la gestion du groupe des retardataires, avec mission de se retrouver pour midi en un lieu qu’il m’indiqua vaguement. . Un peu plus loin, à un endroit appelé l’Entonnoir, nous retrouvâmes Jacqueline Lenoir qui avait été lâchée par le groupe de tête. Après une rude montée, nous atteignîmes un petit col au niveau d’un grand cairn. Je sentais un certain raz le bol parmi quelques unes de mes ouailles. Comme il était à peine 10h30, je nous voyais mal attendre là, le retour d’André et de son équipe, prévu pour midi, il ne faisait pas chaud, et nous nous serions gelés. Déjà la pauvre Joce avait été obligée en route, de garnir ses chaussures de sacs poubelles, dans le but de se protéger les pieds des atteintes du froid. Alors, dès que les derniers se furent reposés, je leur proposai de continuer.
Deux possibilités s’offraient à moi, soit suivre tout droit le vallon, soit monter un ados sur notre gauche (ce qui n’a rien à voir avec de la pédophilie homosexuelle socialiste auquel cas, il y aurait faute d’orthographe à « ados » ). Dans les deux cas, des traces au sol marquaient l’itinéraire, et je ne savais pas par où était passé André. Choisissant la partie la plus exposée au soleil, nous attaquâmes une autre montée très raide, au sommet de laquelle je découvris en sortant du tracé, un gros rocher idéal pour effectuer notre pause de midi. Je proposai aux plus crevés d’attendre là, les autres continueraient à monter un peu en direction de l’équipe de tête. J’avais peur qu’André choisisse de descendre de l’autre côté, et que nous ne nous croisions pas. Légèrement sous la cabane de l’Estrop, nous fîmes un ultime arrêt pour l’attendre.
Au loin, vers le col, j’aperçus des petits points qui descendaient. Je montai sur un promontoire afin de surveiller qu’ils ne prennent pas le chemin au sud.
J’appris plus tard, que c’était l’intention d’André. Heureusement, un couple de randonneurs à skis nous ayant dépassés, l’avertit que nous étions côté pente. André en fait, ne pensait pas que nous serions montés si haut, il croyait que nous l’attendrions au gros cairn.
Le lieu du repas de midi choisi par le meneur, fut la cabane de l’Estrop, malgré ma demande de redescendre plus bas, rejoindre Brigitte, Joce et Marlène qui nous attendaient au gros rocher que j’avais repéré. André ne voulut rien savoir, nous disant que l’endroit était dangereux du fait des rocher venus des hauteurs, qui pouvaient glisser le long de la pente à cause du réchauffement de midi. J’eux beau lui dire que mon rocher était sur un promontoire bien au dessus du couloir à risque, il n’en démordit pas. Bref, il fallut aller chercher les filles, qui du coup se tapèrent une montée qu’elles n’avaient pas prévue. Suivant un système inventé par Claude la veille, nous creusâmes, grâce à la pelle qu’il avait pris soin d’amener, une tranchée circulaire afin que nous puissions placer nos pieds, comme autour d’une table ronde.
Ce truc permet une installation relativement confortable pourvu qu’on ait quelque chose d’isolant à placer entre nos fesses et la neige.
Nous redescendîmes à travers bois et fûmes (c’est du belge) rentrés au gîtes vers 15h30. Il nous restait l’ultime montée avec tous nos bagages jusqu’aux voitures. Parti légèrement en avance, j’arrivai le premier épuisé au parking où nous attendaient sagement nos voitures.
Le retour fut sans histoire, arrivée à Toulon, 19h30, fin de l’épisode. J’ai réduit la conclusion car j’en ai marre d’écrire.