11 juin, 2010

ESCAPADE DANS LES CEVENNES

Pour une fois, ce n'est pas moi qui ai composé cet article, mais mes amis Dominique et Claude Housinet. Je les en remercie et espère qu'ils feront des émules.

Une fois n’est pas coutume, nous sommes partis en amoureux, pour le WE de l’Ascension, dans un petit coin des Cévennes, près de Génolhac au nord d’Alès. Claude nous a trouvé un hébergement en demi-pension dans une ferme Bio, nommée la Baraque ou « le mas de Cocagne ». Les propriétaires sont des anciens hippies qui ont fait leur retour à la terre en 1973, et n’en sont plus jamais partis. Leur look n’a plus rien avoir avec l’image d’Epinal du hippie, plus de cheveux longs, pas de vêtements indiens, pas d’encens… C’est un couple de sexagénaires qui va bientôt prendre la retraite et le flambeau va être repris par le fils qui est tombé dans la marmite paysanne depuis sa naissance. La ferme se situe en pleine forêt, au fond d’une vallée encaissée non loin de la Cèze qui doit être bien agréable en plein été.

Après un voyage sans histoire, nous arrivons donc à la ferme dans l’après midi. Le cadre est sauvage et verdoyant, il est vrai que le début du mois de mai a été particulièrement pluvieux dans cette région. Le patron nous installe dans une chambre voûtée toute en pierre, très simple, mais la literie est bonne et le chauffage efficace. Nous décidons, malgré le temps maussade, de découvrir les alentours. Nous prenons le GR44 qui passe devant la ferme en direction du village d’Aujac. Le sentier légèrement boueux part dans la colline, puis au bout d’une ½ heure, nous atteignons quelques champs encore cultivés, notamment un petit vignoble « expérimental », barricadé, où sont plantés des cépages aujourd’hui interdits, du Jacquez, de l’Isabelle…, près d’une belle bâtisse en pierre, malheureusement inhabitée. Nous passons ensuite devant de petites étables occupées par quelques brebis et chèvres et nous traversons un joli hameau, Aujaguet. Nous poursuivons encore en prenons en direction de la rivière. Mais le temps est de plus en plus menaçant et il se fait tard, nous rebroussons donc chemin ; nous prendrons un peu la pluie avant d’arriver à la ferme.

Le repas est prévu à 20 h dans une véranda. Un groupe de 4 et un autre couple sont arrivés également. Notre hôte nous offre des apéritifs maison avec ou sans alcool, du kir avec une crème de cassis maison délicieuse. Le patron, très sympa, est en verve, il nous parle de son installation, de son travail, du bio… Et nous commençons le repas, qui ce soir sera végétarien et bio, puisque préparé avec les produits de la ferme. Le dîner est très agréable et nous discutons volontiers avec toute la tablée.

Les prévisions météo pour le lendemain sont exécrables, Claude et moi décidons de faire du tourisme et découvrir la région en voiture, les randos pédestres attendront.

Après une bonne nuit, nous nous retrouvons tous pour un copieux petit déjeuner agrémenté de multiples et savoureuses confitures maisons. Le temps est nuageux mais il ne pleut pas. En avant pour la visite touristique. Au fil de la route nous allons tout d’abord découvrir un magnifique village médiéval, La Garde Guérin. Il est situé sur une hauteur bien dégagée. Quand nous sortons de la voiture, un vent glacial nous accueille. Nous allons visiter ce village, genre Couvertoirade pour ceux qui connaissent, emmitouflés dans nos vêtements d’hiver alors que nous sommes le 14 mai. Je salive un instant devant la carte prometteuse d’un magnifique hôtel restaurant ; mais il est trop tôt. En fin de visite, nous grimpons par un escalier périlleux, dans une tour qui domine tout le village et les alentours.

Nous poursuivons vers le lac de Villefort, puis nous nous arrêtons à Génolhac pour déjeuner. Après plusieurs tours et détours dans le centre à la recherche d’un restaurant, nous ne trouvons qu’un snack-bar qui n’a malheureusement aucun point commun avec le menu entrevu dans la matinée. Sur le chemin du retour, nous visitons l’extérieur d’un château pittoresque, le Château de Portes, encore assez bien conservé. Puis nous retournons à la ferme où la soirée se passe comme la précédente.

Le samedi matin, le ciel est découvert, mais un mistral glacial s’est levé. Claude hésite entre deux randonnées et choisira celle qui part de Génolhac. Nous traversons tout d’abord une belle forêt de châtaigniers qui nous protège du vent. Puis le sentier débouche sur une esplanade dégagée, couverte de genêts, qui malheureusement ne sont pas encore en fleurs, où souffle un vent à décorner les bœufs. Nous avançons un long moment dans ce maquis et nous nous dirigeons vers un hameau, chaleureusement recommandé par la patronne de la ferme. C’est vrai que si le temps s’y prêtait, ce serait un coin enchanteur : on y accède par une petite passerelle qui enjambe un cours d’eau, et nous découvrons quelques habitations typiques en pierre, magnifiquement conservées, et qui ne doivent servir que pour les vacances. Nous cherchons un coin abrité de la tempête pour déjeuner. Nous nous installons contre un mur et réchauffons vite fait, un « frichti » que l’on va engloutir rapidement ; pas de sieste vu la température.

Nous repartons donc, frigorifiés. Nous arrivons sur un plateau pelé balayé par les bourrasques, où nous cherchons un moment notre chemin. Claude le trouve enfin. Le balisage nous fait descendre une pente, pour la remonter aussitôt. Après coup, on s’aperçoit que ce détour était inutile, et que l’on aurait pu couper sur le plateau. En entamant la descente, nous apercevons au loin, le hameau où nous avons déjeuné. Puis nous passons devant d’imposants rochers ; le vent est toujours aussi fort, et je manque plusieurs fois de perdre l’équilibre. Ce vent m’a usé et il me vient à l’esprit cette phrase célèbre d’un Amis de la Nature : « maintenant, c’est plus drôle ! ». Cette randonnée se termine enfin.

Une bonne douche nous délassera et nous permettra de rejoindre la salle à manger pour les agapes du soir, où nous profitons du repas qui a été commandé à la ferme, pour une noce qui se déroule à Aujaget .

Le dimanche matin, nous rassemblons nos effets, car c’est notre dernier jour dans les Cévennes. La route d’accés est exceptionnellement fermée à la circulation jusqu’au soir 17 heures. Claude a donc choisi un petit circuit qui part directement de la ferme, et qui emprunte le parcours que nous avions entamé le premier soir. Dans ce coin paisible des Cévennes, il y a un jour dans l’année où la tranquillité des lieux est perturbée par un rallye de voitures, et bingo, c’est précisément ce dimanche !

Nous nous retrouvons donc au village d’Aujac, où il nous faut demander la permission de traverser la route aux commissaires de course. Nous poursuivons, accompagnés du « doux » vrombissement des machines, en direction du hameau des Bouschets où nous comptons visiter une clède, séchoir à châtaignes traditionnel. En arrivant, nous découvrons un champ de ruches typiques, taillées dans des troncs de châtaigniers, recouvertes de lauze. Nous croisons un autochtone à vélo, qui retourne sur ses pas pour entamer la conversation. Nous apprenons qu’il est le propriétaire de la clède, fermée aujourd’hui à cause du rallye. Mais voyant notre désappointement, il nous propose tout de même la visite après le déjeuner et nous invite à pique niquer sous la tonnelle de sa maison-atelier. Quelques minutes plus tard, un groupe de 4 personnes se joint à nous, des wwoofers pour l’anecdote, eux aussi intéressés par l’histoire de la clède.

Roger PEYRIC, notre hôte du jour, extrêmement gentil, nous apporte même une cafetière pleine de café. Après le repas, la visite commence. Cet homme est un véritable passionné. Il parle de son métier, de ses aïeuls, de l’évolution des outils, de la région… des abeilles… et nous montre les ruches magnifiques qu’il taille lui-même dans des troncs de châtaigniers, à l’ancienne.

Mais il nous faut repartir, la rando est loin d’être terminée. Nous rebroussons chemin et prenons en direction du château du Cheylard, nous traversons un petit hameau, le Brouzet où coule une charmante fontaine. Nous ne pourrons visiter le château car lui aussi est fermé à cause du rallye ; mais là, point d’aimable châtelain, mais plutôt quelques molosses patibulaires. Nous traversons ensuite la forêt de l’Elzière qui nous ramène bientôt en direction du hameau d’Aujaguet. Ainsi la boucle est bouclée et nous retournons au « mas de cocagne ».

Là, après une douche rapide, nous prenons congé des propriétaires sans oublier de faire la provision de confitures maison.

C’est ainsi que s’achève notre escapade en Cévennes, et nous projetons d’inscrire au programme des Amis de la Nature, un futur week-end dans cette ferme bio si dépaysante ; BC BG et coincés du luc, s’abstenir…


Merci encore à Dominique pour son reportage qui nous donne envie d'y aller.

Si vous aussi, vous désirez publier un compte-rendu de randonnée, faites-moi parvenir vos photos ainsi que votre texte en format word sur une clé USB ou un CD.

Je me ferai un plaisir de le faire paraitre.


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