04 juin, 2010

LE CAP GARONNE

Dimanche 30 mai, nous avons organisé mon épouse et moi une randonnée spéciale. Nous allions effectuer une petite marche durant la matinée. Nous avions rendez-vous ensuite au musée de la mine du Cap Garonne pour une visite guidée à partir de 14h30.
Vers 09h00, nous garons nos véhicules au parking des Baux Rouges. Puis nous redescendons en direction du Pas des Gardéens en longeant le superbe sentier des douaniers. Ayant rejoint les Oursinières, nous repartons ensuite par l'intérieur en direction de la route qui monte vers la Colle Noire. Je nous ai trouvé un petit sentier peu connu et assez déroutant. Avant d'attaquer la montée en direction du fort de la Gavaresse, nous effectuons une pause au cours de laquelle Jacqueline nous raconte la légende du potier de la Colle Noire.
Il y a des siècles un potier se baladait dans la colline lorsqu'il entendit des bêlements affolés. Cherchant l'origine des plaintes animales, il découvrit bientôt la pauvre bête tombée au fond d'un profond trou. N'écoutant que son courage, il descendit au secours de l'ovin. Quelle ne fut pas sa surprise une fois avoir pris pied au bas du puits, de découvrir que les parois brillaient de mille feux ! Outre la chèvre, il remonta un exemplaire de cette pierre dorée afin d'aller la faire expertiser par un orfèvre de ses connaissances. Comme ce dernier lui en offrait un bon prix, notre potier eut la puce à l'oreille, et préféra garder le caillou pour lui. Il s'agissait en fait d'une pépite d'or pur à 80%. Le potier rentré chez lui, s'équipa et repartit en compagnie de son épouse vers le fameux trou. Il réussit à détacher de la roche une énorme pépite qu'il remonta et s'empressa d'aller cacher chez lui. Malheureusement, le gouverneur de la région ayant eu vent de l'affaire dépêcha ses hommes d'armes chez le potier et découvrit la précieuse pépite. L'artisan fut immédiatement arrêté et conduit en geôle où le gouverneur tenta de lui tirer les vers du nez. Mais le potier n'avoua pas et il mourut la nuit même victime des mauvais traitements de ses tortionnaires, emportant son secret dans la tombe. Le gouverneur dépité, contraignit sa veuve à les amener à la recherche de la mine d'or. Mais la pauvre femme ne retrouva jamais l'endroit. Après tout, dirait Robert, c'était une femme, et on connaît leur sens de l'orientation ! L'affaire fit grand bruit et provoqua une mini ruée vers l'or. Mais comme le potier prévoyant avait pris soin de boucher l'ouverture du puits, il ne fut jamais retrouvé. La fortune se cache encore quelque part sous la colline du Cap Garonne. La seule chose dont se souvenait la veuve du potier, c'était que du fond du trou, on entendait le bruit du ressac de la mer.
Nous arrivons après une rude montée et sans avoir retrouvé le puits du potier, au fort de la Gavaresse où nous cherchons pour manger, un endroit à la fois ombragé et abrité du vent qui souffle assez fort. Hélas, c'est l'un ou l'autre. Nous trouvons quand même en coin pas terrible mais correct. Après le repas, nous redescendons tranquillement aux voitures avant d'effectuer la visite prévue.
Après la chaleur extérieure la fraîcheur humide de la mine est la bienvenue. Notre guide, un marrant aux intonations à la Gustave Parking nous raconte à son tour la légende du potier en ajoutant que le brave homme avait peut-être trouvé de la pyrite, une pierre présente sur le site et ressemblant en effet à de l'or (voir photo jointe). J
e suis cruellement déçu, mes espoirs de faire fortune s'effondrent comme un château de cartes. La visite se poursuit, et on apprend qu'il s'agit d'une mine de cuivre malheureusement assez pauvre et qui ruina ses propriétaires successifs. Quand on pense que le minerai extrait ici, après avoir été trié manuellement par des femmes à l'extérieur de la mine, était descendu au port des Oursinières avant d'être embarqué à bord de tartanes en direction de Marseille où il était transbordé sur des navires plus gros afin d'effectuer en long voyage jusqu'en Angleterre où il était traité. On imagine les frais de transport. Pourquoi le cuivre n'était-il pas extrait de la roche en France me direz-vous ? Et bien j'vais vous l'dire ! Tout simplement parce qu'il n'existait pas d'infrastructures adaptées dans l'hexagone.
La visite terminée, avant de nous séparer, tout comme le minerai de cuivre, nous descendons aux Oursinières, mais seulement pour aller boire le pot de l'amitié dans un bistrot du front de mer.

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