27 mars, 2011

LES DENTS DE ROQUEFORCADE

J'avais envie de faire un circuit un peu atypique dans la Sainte Baume. En auscultant le Cartoexploreur, il me vint l'idée de démarrer depuis le hameau de Saint Jean de Garguier à côté de Gémenos, ce qui changerait du sempiternel départ du parc Saint Pons.Donc j'effectuai une première reconnaissance en compagnie de mon ami Jacques. Mais le tracé que j'avais prévu s'avéra long et fastidieux. Il y avait beaucoup de piste et de goudron. Nous décidâmes donc d'effectuer une nouvelle reconnaissance en modifiant le parcours ce qui fut fait en compagnie du même Jacques, de mon épouse Jacqueline et de mon alter ego Paulo. Le nouvel itinéraire s'avéra beaucoup plus joli que l'initial, mais aussi plus, comment dirais-je, "Rock'n'roll" ! Aussi je m'empressai d'avertir les adhérents de l'association des difficultés afin qu'ils ne soient pas pris en traitres. Aussi le jour programmé pour la sortie, je fus étonné d'avoir 22 personnes avec moi, plus un chien qui avait une autre fois vécu un incident fâcheux sur un point de ce même parcours. 
Il avait en effet échappé des mains d'une personne qui le portait lors d'un passage délicat et avait fait une chute de quelques mètres dont heureusement il était sorti indemne mais effrayé. Je n'avais plus qu'à espérer que Peluche ait la mémoire courte. Sa maîtresse elle, était au courant, mais comme le passage ardu devait se faire en montée, contrairement à la première fois, nous pensions que la difficulté serait moindre.
Le convoi de voiture se gara sur un parking à proximité d'un prieuré. Si vous désirez des infos sur ce prieuré je vous recommande le site : http://chapelles.provence.free.fr/stjeandegarguier.htmlSaint Jean de Garguier est un petit hameau très calme malgré la proximité d'Aubagne et son activité trépidante.
Après une courte montée sur une route goudronnée longeant un lotissement, nous empruntâmes un sentier qui s'engageait dans une gorge, le vallon Saint-Clair du nom d'une chapelle ruinée qui le domine. Les prévisions météo n'étaient pas très optimistes, pourtant le ciel était bien bleu en ce début de matinée. Nous pûmes ainsi pleinement apprécier la beauté sauvage de ce vallon très encaissé. Le sentier suit le lit d'un torrent.
Après une bonne heure de montée relativement progressive, nous rejoignîmes une piste au niveau du Petit Tuny, où se trouve un refuge non indiqué sur les cartes. Nous fûmes tout étonnés de trouver l'endroit en si bon état. C'est un lieu idéal pour passer une nuit sympathique. Le refuge, très propre au demeurant, possède une belle cheminée. Les fenêtres et portes sont intactes. Il n'en fallut pas plus pour envisager d'y passer une nuit.

Après le refuge nous attaquâmes la première difficulté de la journée, la montée jusqu'au col de l'Espigoulier. La aussi, la carte IGN est incomplète, voir fausse. En effet, un petit sentier en pointillés y est bien indiqué, mais il se trouve au mauvais endroit. Pour l'emprunter, il faut d'abord monter à quatre patte à travers les rochers, puis par une sentier très pentu traversant un éboulis, gagner le fond d'un torrent asséché et broussailleux. Vers 11h30, nous commençâmes à croiser quelques promeneurs nous signalant ainsi la proximité d'un stationnement. Nous arrivions en effet au col de l'Espigoulier. Nous pouvions désormais admirer la vertigineuse dent frontale des rochers de Roqueforcade. Quand j'avertis mes troupes que nous allions grimper jusqu'au pied de cette masse calcaire et en faire le tour, elles prirent peur. Ce qui fut pourtant fait. De là une petite sente contourne par le nord cette forteresse naturelle. Il longe la falaise pour en faire le tour et arriver à la difficulté la plus ardue de la journée, l'escalade d'un mur abrupt pour atteindre le haut du plateau, l'endroit même de l'accident de Peluche. Heureusement un arbre ayant judicieusement poussé le long du mur nous aida beaucoup pour son escalade. Tout le monde, chien compris monta sans trop de difficultés si ce n'est un peu de poussée d'adrénaline. Nous avions atteint le Plan des Vaches d'où le regard porte sur 360 degrés. Nous étions au point le plus haut de la journée et je pus rassurer mes camarades en leur signalant que nous avions terminé les difficultés, enfin presque, parce qu'une autre, non prévue nous attendait. 
Après être un peu redescendu à l'Est, afin de trouver un endroit abrité du vent pour effectuer notre pause repas,   nous nous installâmes à proximité de l'entrée béante d'un gouffre. Le ciel s'était couvert et il ne faisait pas trop chaud. Paulo, après le repas, avait l'intention de visiter le gouffre qui par un côté paraissait accessible.

Il descendit le premier suivi par moi. Mais la descente s'avérait plutôt abrupte du fait de l'humidité rendant les rochers glissants. Nous fûmes pourtant suivis par pas mal de monde. Le fond de l'aven s'avérait être un gros cône d'effondrement. Nous en fîmes le tour sans trouver de continuité si ce n'est un étroit boyau impossible à visiter sans équipement vestimentaire adapté.  La remontée fut plus ardue. Nous eûmes même une chute sans gravité, celle de Francis qui glissa et tomba sur le dos sur une surface heureusement lisse.
Il finit quand même par remonter sans autre incident. 
Après le col du Cros, nous basculâmes sous la face sud des Dents de Roqueforcade que nous longeâmes par un sentier balisé pour retourner à notre point de départ au col de l'Espigoulier. Afin d'éviter un coude de la route nous remontâmes sur l'ados que nous avions déjà emprunté le matin pour monter vers la Dent. Puis nous redescendîmes sur la route au niveau du col de Roussargue d'où un sentier non indiqué sur la carte lui non plus, permet de rejoindre une piste en contrebas. Le retour s'effectua sur une large piste que nous quittâmes très momentanément pour prendre un raccourci nous évitant de repasser au refuge que nous avions vu le matin. J'avais prévu de visiter en fin de parcours la chapelle Saint Clair, mais comme il se faisait tard, j'épargnai une nouvelle montée à mes camarades et nous rentrâmes en faisant le tour de la colline afin de pouvoir admirer le magnifique château Saint-Jean en contrebas, un édifice néo-médiéval entouré d'un parc décoré à la française. J'appris par une adhérente qui l'avait visité, que ce château avait servi pour le tournage du "château de ma mère" le film qu'avait tourné Yves Robert sur l'enfance de Marcel Pagnol. 
Quand nous fûmes de retour aux voitures, il était 18h00 passées. Le temps de nous attendrir sur des agneaux nouvellement nés, il était temps de rentrer au bercail.






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