Dimanche 27 février.
Il a neigé toute la nuit. Ce matin la campagne autour du gîte est toute blanche et il neige toujours. Un brouillard épais masque la vue. Je vais devoir modifier le programme, pas question de partir toute la journée par un temps pareil.
Jacqueline qui se plaignait hier d’avoir du mal à déglutir, est victime d’une bonne crève qui lui provoque une extinction de voix. Et je commence à mon tour à ressentir les premiers symptômes de l’angine. Je vais essayer de ne pas trop m’écouter.
J’avais prévu d’effectuer une randonnée au départ du gîte en direction de la montagne de l’Arp à l’Ouest. C’est ce que nous allons faire tout au moins en partie. Nous allons nous diriger en direction du belvédère de Revoulat. Si nous arrivons à l’atteindre, notre balade s’arrêtera là. Nous redescendrons pour manger à midi au gîte. Tout le monde est d’accord.
Nous voilà donc partis. La neige n’a pas cessé de tomber et il fait froid. Le sentier très étroit que nous devons emprunter est encombré de branches d’arbres pliées par le poids d'une neige très collante. J’ai pris soin d’apporter le GPS, il va me servir. Par contre, je n’ai pas mes bâtons avec moi. Je suis obligé de me servir d’un morceau de bois pour taper sur les branches afin de faire tomber la neige. Libérées de leur charge, elles remontent brusquement m’aspergeant au passage. Ce régime joint aux flocons humides tombant du ciel, je suis trempé au bout d’une demi-heure.
Cahin-caha nous grimpons lentement en direction du belvédère. Comme il n’y a pas de trace, je dois m’orienter un peu au pif. Heureusement la saignée que laisse vaguement la sente au milieu des arbres et des fourrés enchevêtrés m’oriente un peu. Quelques traits vert et blancs peints ça et là sur les tronc d’arbres viennent confirmer que je suis toujours sur le bon chemin. Mais il va falloir rester vigilant. Après une montée plutôt pénible surtout pour Paulo et moi qui faisons alternativement la trace, nous arrivons enfin au bord de ce fameux belvédère. Seulement on ne voit rien qu’une mer gris sombre. Le brouillard recouvre toute la vallée et un vent glacial monte en bourrasques du fond de la gorge, c’est insupportable. Les derniers arrivants nous ont à peine rejoint que nous entamons déjà la descente. Sur le retour nous ne traînons pas. Aussi sommes-nous heureux lorsque nous retrouvons la chaleur bienfaisante du gîte où nous pouvons nous défaire de nos vêtements trempés et glacés. Nous pique-niquons à la maison.
L’après-midi est en quartier libre. Accompagné de quelques volontaires, nous allons à pieds à la Chapelle en Vercors par les chemins. Nous passons à proximité de la ferme des Poudreaux où l’on vend d’excellents fromages de pays. Le bleu du Vercors autrement nommé Col Vert est particulièrement délicieux. On trouve aussi des Saint-Marcellin, ainsi qu’une sorte de comté local.
Après avoir été boire un verre à l’unique bistrot ouvert du pays, nous rentrons par une variante.
De retour au gîte, Charlotte notre hôtesse nous rend une petite visite. Nous apprenons de sa bouche que malgré ses 30 ans à peine, elle a déjà une longue vie derrière. Elle a même servi de kiné dans le staff de l’équipe de France de rugby. Pour une fois, l’expression « ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd » est usurpée. En effet c’est vraiment tombé dans l’oreille d’un sourd puisque Robert… Oui, oui, toujours le même, celui de la sortie 23, saute sur l’occasion qui n’en n’est pas une. Charlotte lui propose gentiment un massage. Le temps qu’elle aille chercher ses pommades et onguents, l’ancêtre saute sous la douche et enfile son plus beau slip.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire