19 mars, 2011

UNE SEMAINE EN VERCORS – 5ème PARTIE – LE PAS DE L’ALLIER


Mercredi 02 Mars.
Ca commence à devenir lassant. Mais où est le soleil promis ? Ce matin, fidèle à lui-même, le temps est gris. J’en ai marre, tans pis on part quand-même randonner la journée. Nous nous rendons à Saint Martin en Vercors.

Une surprise nous y attend. Il n’y a plus la moindre once de neige, tout a fondu. Je propose à mes troupes d’oublier les raquettes qui nous encombrerons plutôt qu’autre chose. Et nous voila partis dans la forêt. Le chemin monte tout de suite et la neige refait bientôt  son apparition ce qui m’inquiète un peu. Nous avons quand même 530 mètres de dénivelé à accomplir et le manteau augmente proportionnellement avec notre altitude. Pour couronner le tout, le brouillard qui s’était fait discret jusqu’à présent, commence à réapparaître. Nous devons croiser une petite route au niveau du lieu-dit les Pacons. C’est sous la purée de pois la plus totale que nous y arrivons enfin. Nous découvrons bientôt la suite de notre chemin. J’avoue que même avec le GPS, je suis tenté un moment  de faire demi-tour, continuer est-il bien raisonnable ? Je ne veux pas décevoir mes compagnons, nous poursuivons donc notre route. Dans la forêt qui devient très profonde, il est difficile de s’orienter. Aucune trace sur le sol ne peut m’aider à trouver où passe le bon sentier. Je m’oriente suivant mon inspiration en imaginant le meilleur passage pour un chemin, et ça marche. Quelques rares marques sur les troncs d’arbres viennent confirmer que je suis toujours sur la bonne piste.
Vers midi nous atteignons enfin le pas de l’Allier. Il y a un belvédère, mais comme d’habitude on n’y voit goutte. Un sentier descend abruptement dans le fond des gorges, il n’est pas question de nous y aventurer. Nous décidons donc de manger sur place dans la neige dure et glacée. Quelle n’est  pas notre surprise  de voir surgir des limbes un étranger, un hollandais encore plus fou que nous puisse qu’il randonne seul. Cela mérite l’apéro. Nous offrons donc le pastis au batave des neiges avant qu’il ne reprenne sa route.
C’est le moment de songer à regagner la vallée. J’ai choisi un autre itinéraire. Tout se passe bien jusqu’au moment où je perds quelques traînards. Après avoir utilisé un téléphone portable pour réorienter les égarés, nous finissons par nous rejoindre sauf Jean-Claude qui m’a vu mais qui, je ne sais pas pourquoi, a décidé de suivre son propre itinéraire. Nous l’appelons en vain, il faut dire qu’il est un peu sourd. Nous ne comprenons pas son comportement. Je ne veux pas perdre trop de temps en tergiversations, je demande donc à tout le monde de ne pas bouger et je pars à sa recherche. Je remarque tout de suite qu’il est sur un sentier balisé. Mais même en courant, je n’arrive pas à le rejoindre, il a mis déjà trop de distance entre nous. Je dois songer à retourner auprès de mon équipe que je ne peux laisser seule. Tant pis pour Jean-Claude, il se débrouillera bien. Je ne suis pas trop inquiet, le chemin doit ramener au village. Je suis même presque sûr qu’il y arrivera avant nous  vu le retard que nous avons pris à l’attendre. Je ne me trompe pas. Lorsque nous arrivons, il est tranquillement assis sur le haillon arrière de sa voiture. No comment ! Nous rentrons au gîte où Julio et Robert doivent s’atteler à la préparation de leur repas, une daube de sanglier. Je suis moi-même de corvée dessert. Je prépare des ananas confits au lait de coco.
Tout le monde est content, l’aventure se termine autour d’un banquet de sanglier. Tiens, c’est marrant, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?












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