Jeudi 03 Mars.
Ce n’est pas possible, je n’en crois pas mes yeux, ce matin il fait beau. Oui, il fait beau ! Comme dirait Robert, ça ne peut pas durer, il faut en profiter, donc départ pour une randonnée à la journée.
Je ne connais pas encore les soucis que je vais avoir, et pas ceux que j’aurais pu soupçonner.
Donc nous voila partis sous un beau soleil en direction de Rousset par où nous étions arrivés le premier jour. J’ai dans l’optique de monter sur le plateau sauvage du Vercors que nous n’avons pas encore foulé.
Afin de faciliter l’accès, je compte emprunter une petite route qui grimpe à l’Est entre Saint-Agnan et Rousset. Nous irons jusqu’où nous pourrons, ce sera toujours ça de gagné. Je ne me doute pas que mes projets vont s’avérer épiques à réaliser. Nous trouvons assez facilement la route qui grimpe en direction de la maison forestière de la Coche. Seulement voila, elle n’est pas déneigée, nous avons à peine parcouru cent mètres dessus que nous nous trouvons bloqués par les congères. Une place de stationnement a bien été bien dégagée mais elle est déjà encombrée de bagnoles et il n’y a pas assez de place pour les nôtres. Comme je ne suis jamais à cours d’idées, nous repartons vers Rousset où une autre route monte vers le lieu-dit les Liotards où se trouve un gîte d’étape. On devrait fatalement y trouver un emplacement pour garer nos voitures. De là, un sentier nous permettra de retrouver la route que nous devions initialement emprunter. Seulement je me fous le doigt dans l’œil jusqu’au trognon, il existe bien un parc de stationnement au Liotards, mais il est réservé aux clients du gîtes et nous nous faisons proprement éjecter. Il paraîtrait que nous gênerions le passage du chasse-neige. Comme je signale au péquenot qui nous a viré qu’il est quasiment impossible de stationner sur le bord de la route à cause de la hauteur de la neige, il me conseille de retourner à Rousset pour nous garer dans le village.
Conciliant, nous nous exécutons. Nous faisons trois fois le tour du hameau, pas une seule place de libre. Les abeilles commencent à me monter. Nous faisons demi-tour et suivons lentement la route principale afin de repérer un éventuel emplacement libre qui aurait échappé à ma sagacité. Mais là encore, c’est l’échec. Je suis sur le point de baisser les bras surtout que nous commençons à nous éloigner sensiblement de l’endroit où j’avais projeté de randonner. En désespoir de cause, nous faisons une dernière tentative. Nous allons à la grotte de la Luire qui n’est pas très loin. Miracle, il y a un grand parking, et comme la grotte est fermée, nous sommes seuls. Le problème, c’est qu’il n’existe pas de chemin permettant de rejoindre la route que je comptais suivre. Qu’à cela ne tienne, nous ferons du hors piste à travers bois.
Je compte sur le GPS pour me ramener à la route mais la pente est raide et c’est au prix d’énormes difficultés que nous atteignons enfin la route. Jean-Claude a déclaré forfait, c’est trop dur. Il reviendra chercher ce soir ses passagers.Sur la carte un tracé indique un raccourci pour nous faire éviter des lacets de la route. Mais il se perd bien vite et nous nous retrouvons une fois de plus dans une baragne très abrupte. Je commence à me faire traiter d’André Gillet notre spécialiste des randonnées sportives. Cahin-caha, nous arrivons quand même sur le plateau où nous décidons de pique-niquer près de la maison forestière. Quel plaisir de manger sous le soleil.
Après le repas nous poussons jusqu’à une autre bâtisse, la maison forestière de Pré Grandu. Certains sont fatigués, ils font demi-tour pour aller nous attendre au premier refuge. Je continue un moment avec les autres, puis je quitte la chemin pour revenir en hors piste. Je compte amuser un peu mes troupes en descendant les pentes de neige vierge. C’est un vrai régal et nous sommes vite de retour à la maison de la Coche. Il est temps de rentrer. Pour le retour, nous évitons le raccourci de l’aller. Dans un virage en épingle, nous effectuons une pause afin de retirer nos raquettes car il n’y a plus assez de neige. Nous repartons tout de suite. Je cherche une sente qui semble ramener directement dans la vallée. Je la trouve assez facilement, nous la suivons mais la pente est raide. La draille débouche sur un champs lorsqu’on m’avertit que j’ai perdu deux randonneuses : Jacqueline mon épouse et Jocelyne. Elle sont restées à la traîne lors de la pause et n’ont pas vu que nous avions quitté la route. Je leur explique par téléphone comment retrouver le bon chemin car il n’est pas question que je remonte tout pour aller les chercher. Au pire, elles continueront sur la route normale et nous irons les chercher en voitures à l’endroit où nous avions été bloqué par la neige le matin. Lorsqu’elles arrivent enfin, je me fais tancer vertement. Je plaide ma cause en disant que je ne peux pas tout faire, surveiller les gens et chercher le chemin. Je leur rappelle que la randonnée est une affaire de tous, et que lorsque l’on s’arrête où que l’on voit que l’on se fait distancer, il faut le faire savoir. Mais je suis patient, il reste une balade à faire, et je trouverai bien le moyen de leur prouver que je ne suis pas totalement coupable.
De retour au gîte c’est au tour des filles de nous régaler. Brigitte, Pascale et Joce nous préparent le porc aux champignons noirs, une spécialité chinoise.
Nous avons vraiment besoin de ça pour nous remettre de nos émotions.
Je ne sais pas encore ce que je vais proposer comme randonnée demain. J’en avais préparé 7 sur le papier, mais aucune ne m’emballe vraiment. J’ai envie de faire un circuit sur le plateau de Vassieux. Seulement, comme je n’ai pas imprimé de carte, je vais faire une randonnée entièrement calculée au GPS, une première, nous verrons demain… s’il fait encore beau !
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